Gaz: la Russie pourrait lâcher l'UE au profit de l'Asie (Schröder)

L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, qui préside le comité des actionnaires de la compagnie construisant le gazoduc Nord Stream, invite les autorités européennes à ne pas fermer la porte aux investissements russes dans le secteur énergétique et évoque le risque de voir la Russie se détourner de l'UE au profit de l'Asie et des Etats-Unis.

"Le temps est venu de rapprocher davantage la Russie et les structures politiques européennes […] Il ne s'agit pas d'admettre ce pays au sein de l'UE, mais de le rattacher à l'Union européenne dans le cadre d'un régime d'association. Il s'agit de libéraliser le commerce, de réaliser des projets infrastructurels conjoints, d'abolir le visas et de coopérer dans le domaine de la sécurité", a-t-il indiqué.

En présentant mardi le conglomérat public russe Rostekhnologuii aux milieux d'affaires allemands, l'ancien chancelier fédéral s'est déclaré préoccupé par la perspective de voir la Russie réduire ses livraisons gazières vers l'UE pour les accroître vers l'Asie et les Etats-Unis. Il a appelé les compagnies énergétiques européennes, dont Eni Total et Wintershall, à participer plus activement à la production d'hydrocarbures en Russie et invité les autorités communautaires à ne pas fermer aux investisseurs russes l'accès aux actifs des compagnies européennes.

Selon M. Schröder, le rapprochement avec la Russie est nécessaire pour faire face aux menaces pesant sur la sécurité énergétique de l'Europe. Parmi ces menaces, il a cité "le chaos en Irak, les divergences autour du programme nucléaire iranien et les conflits en Afrique du Nord".

L'ex-chancelier allemand préside actuellement le comité des actionnaires de Nord Stream AG, la compagnie créée pour piloter la mise en place d'un gazoduc qui reliera la Russie à l'Allemagne par le fond de la mer Baltique. Il est également membre du conseil d'administration du consortium russo-britannique TNK-BP.