L'ombre de Fukushima

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L'ombre de Fukushima - Sputnik Afrique
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La situation dans la centrale accidentée Fukushima-1 continue de s'aggraver, constatent les observateurs internationaux. Les spécialistes n'arrivent pas à dépanner le système de refroidissement des réacteurs et se heurtent à de nouveaux obstacles. En même temps, la vie au Japon commence à reprendre son rythme normal.
La situation dans la centrale accidentée Fukushima-1 continue de s'aggraver, constatent les observateurs internationaux. Les spécialistes n'arrivent pas à dépanner le système de refroidissement des réacteurs et se heurtent à de nouveaux obstacles. En même temps, la vie au Japon commence à reprendre son rythme normal.

A Fukushima, les spécialistes enregistrent la hausse de la radioactivité, à l'intérieur des salles de réacteurs ainsi qu'à l'extérieur, et notamment dans de l'eau de mer aux environs des côtés voisines. Un autre problème, la poussière radioactive. Le vent la propage dans les environs de la ville. Les spécialistes envisagent de couvrir le territoire de la centrale par une couche de goudron synthétique capable d'absorber les particules radioactives. La centrale devra être également couverte par une coupole fabriquée à partir d'une tissue spéciale. Mais ces mesures ne seront entreprises, qu'une fois on parvienne à refroidir les réacteurs.

Des morceaux de correspondance entre les employés travaillant aux centrales et leurs collègues à Tokyo filtrent dans la presse.

«Je voudrais que tout le monde comprenne qu'il y a beaucoup de gens à la centrale qui luttent contre l'accident dans des conditions sévères. Il est inutile de pleurer. Mais si nous nous sommes retrouvés dans l'enfer, tout ce qui nous reste est de grimper vers le paradis. Je vous promet que nous parviendrons à la réparer», écrit un employé de la Fukushima-2.

La plupart des employés des centrales sont des habitants locaux dont les familles ont souffert du séisme et du tsunami.

«Ma ville natale, sur la côte, a été dévastée par le tsunami. Je ne sais toujours pas où sont mes parents. Je ne peux pas m'approcher de ma maison car le régime d'évacuation y est en place. Dans ce sévère état psychologique je dois effectuer un travail extrêmement difficile. Mais nous tentons de remplir nos tâches en tant qu'employés de TEPCO en réservant pour plus tard les considérations que nous sommes victimes du séisme», dit un autre message.

Entre temps, les habitants de la zone d'évacuation, à 20 km autour de la Fukushima, deviennent de véritables marginaux au Japon. Ils ne peuvent pas obtenir des soins médicaux dans les hôpitaux car on leur demande des certificats prouvant qu'ils n'avaient pas été irradiés. De crainte de radioactivité, les autorités locales refusent d'évacuer les corps des victimes du séisme et du tsunami. Ils sont fortement irradiés et l'on ne sait pas que faire avec. La crémation selon la tradition japonaise peut provoquer un rejet de particules radioactives dans l'air tandis que l'enterrement peut provoquer la contamination du sol. Dans cette situation les experts de l'AIEA exigent l'élargissement de la zone d'évacuation jusqu'à 40 km.

En même temps, à 240 km au sud de Fukushima la vie reprend son cours normal. Dans la capitale Tokyo les panneaux de publicité éteints sont les seuls à rappeler les événements dramatiques. Des précisions de la part de Vassili Molodiakov, maître de recherche de l'Institut d'études orientales, en mission à l'Université Takushoku:

«Le gouvernement a appelé les Tokyoïtes, et, en général, tous les Japonais à économiser l'énergie. Lorsqu'on se promène le soir dans les rues de Tokyo, on sent qu'elles sont devenues plus sombres mais non au point de vous faire sentir effrayé ou menacé. Au contraire, on comprend qu'on a éteint l'éclairage superflu, dans le reste la vie n'a quasiment pas changé. On ne ressent aucune angoisse à Tokyo. Bien plus, les Japonais se sont révélés très conscients. En effet, si chaque habitant éteint un ou deux appareils inutiles, on peut diminuer considérablement l'échelle du délestage électrique», estime Vassili Molodiakov.

Alors la vie de nombreuses villes reprend son cours normal, les autorités affirment tenir la situation sous contrôle.

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