La crise libyenne et l’Afrique subsaharienne

La crise libyenne et l’Afrique subsaharienne
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Il est difficile de présager aujourd’hui quand et comment se terminera la crise libyenne. Or, la communauté mondiale sera contrainte d’en surmonter pendant longtemps les conséquences.


Il est difficile de présager aujourd’hui quand et comment se terminera la crise libyenne. Or, la communauté mondiale sera contrainte d’en surmonter pendant longtemps les conséquences. L’UA et la communauté occidentale apprécient différemment l’évolution de la situation en Libye, écrit Alexei Grigoriev. L’Occident ne voit pas d’alternative à la pression sur Mouammar Kadhafi pour le contraindre à démissionner. La récente conférence à Londres consacrée aux problèmes libyens le confirme. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a déclaré à la veille de la conférence que les bombardements de la Libye continueraient jusqu’à ce que le leader libyen se rende. Le président Barack Obama a laissé entendre que les Etats-Unis avaient l’intention d’armer l’opposition libyenne pour l’aider à prendre le dessus sur les forces de Kadhafi. LUA a refusé de participer à la conférence à Londres. Elle ne partage pas la position de lOccident et de certains de ses alliés arabes cherchant à renverser le régime du colonel Kadhafi en employant la force. L’UA a exigé à la séance tenue à Addis-Abeba plusieurs jours avant la conférence de Londres l’arrêt des opérations armées en Libye et contre la Libye ayant proposé son plan de règlement pacifique de la crise libyenne. Le contenu de la «la feuille de route vers la paix» suppose la participation de tous les acteurs du conflit armé: en Jamahiriya et ailleurs. Cette «feuille de route» doit aboutir à «la mise en place et la gestion d'une période de transition, qui devra déboucher sur l'élection d'institutions démocratiques», a déclaré le chef de la Commission de l’UA Jean Ping en ouvrant la séance à Addis-Abeba. Avec un cessez-le-feu immédiat, la mise en place de corridors humanitaires et de mesures de «protection» des étrangers (notamment des migrants sub-sahariens), elle prévoit «l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle», a-t-il affirmé. La Russie et la Chine ont soutenu cette initiative africaine. En ce qui concerne l’Occident, il n’a même pas profité d’occasion de contribuer à engager un dialogue entre Kadhafi et l’opposition.

 

L’attitude des pays africains envers Mouammar Kadhafi est différente. Cela concerne en premier lieu les leaders des pays subsahariens. Les uns ont soutenu la coalition occidentale aspirant à mettre fin au régime du colonel fier de son titre de «roi de tous les rois africains». Le président rwandais Paul Kagame a salué les actes de la coalition. «Aucun autre pays ne sait mieux que le mien le coût que cela représente quand la communauté internationale n'intervient pas pour empêcher un Etat de tuer son propre peuple et le monde n'a rien fait pour arrêter ce crime», écrit-il dans le quotidien britannique Le Times. Les leaders d’autres pays ont condamné, par contre, la coalition pour le bombardement de la Libye ayant dit qu’il ne correspondait pas à la résolution du CS. Ainsi, le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré que son pays ne soutenait pas la «doctrine d'un changement de régime» en Libye et appelé les pays étrangers à la modération pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne. «L'Afrique du Sud dit non au meurtre de civils, non à la doctrine d'un changement de régime et non à l'occupation de la Libye par des étrangers», a affirmé Zuma, membre d'une mission de médiation de l'Union africaine pour tenter de trouver une issue à la crise libyenne avec les présidents du Mali, de Mauritanie, de République démocratique du Congo et d'Ouganda. «Quelles que soient ses fautes, Kadhafi est un vrai nationaliste. Je préfère les nationalistes aux marionnettes agissant dans l'intérêt des étrangers», a souligné, a son tour, le président ougandais Yoweri Museveni, ayant accedé au pouvoir en 1986 avec le soutien de l’armée et du leader libyen. «Les pays occidentaux font toujours deux poids deux mesures», affirme le président Museveni dans le quotidien New Vision. «Ce ne sont pas des êtres humains en Somalie, comme à Benghazi ?», s'étonne-t-il, «ou est-ce parce que la Somalie n'a pas de pétrole?» Le Gabon, membre non permanent du CS de l’ONU a voté pour la résolution 1973, mais s'affirmait plusieurs jours après «très préoccupé par l'ampleur des frappes aériennes contre la Libye». «Dans le souci de préserver l'intégrité territoriale de la Libye et d'éviter le déploiement de troupes étrangères au sol dans ce pays, nous demandons l'observation d'un cessez-le-feu», annonce le communiqué du ministère gabonais des Affaires étrangères.

Les simples Africains éprouvent des sympathies pour Mouammar Kadhafi. Le service africain de RFI a engagé récemment un sondage ayant demandé aux auditeurs de faire part de leur opinion sur le leader libyen.

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