Tout porte à croire que la Libye ne connaîtra pas le même sort que l'Irak où, après le renversement du régime de Saddam Hussein en 2003, une confrontation armée se poursuit, a estimé jeudi le politologue soudanais Mekki al-Maghrabi.
"La Libye ne sera sans doute pas un autre Irak car elle se situe tout près de l'Europe et les Européens redoutent qu'avec un conflit trop long, ce pays ne se transforme en foyer du terrorisme. Aussi l'Europe mettra tout en œuvre pour stabiliser au plus vite la situation en Libye après le départ de Kadhafi et ce, pour sa propre sécurité", a déclaré l'expert dans une interview à RIA Novosti.
Il ne doute pas un seul instant que le "guide de la révolution libyenne" Mouammar Kadhafi sera obligé de partir et de céder le pouvoir à l'opposition.
Toutefois, M.Maghrabi n'a pas exclu que, dans l'après-Kadhafi, des forces islamiques beaucoup plus radicales arrivent au pouvoir en Libye et réduisent la coopération avec l'Occident.
"La société libyenne est très conservatrice sur le plan religieux, elle est même plus conservatrice que la société soudanaise, et l'arrivée au pouvoir à Tripoli d'islamistes radicaux est très probable. C'est la raison pour laquelle l'Occident se hâte d'établir des contacts avec eux et de les épauler dans leur lutte contre Kadhafi, dans l'espoir de services réciproques à l'avenir", suppose le politologue.
Survenu à la mi-février, le soulèvement populaire pour le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a vite dégénéré en confrontation entre armée et insurgés faisant des milliers de victimes parmi les civils, ce que Tripoli dément.