La Russie et la Serbie restent de bons partenaires, et leur coopération ne va qu’aller croissant dans divers domaines, dont les plus importants sont l’énergie, les transports et la recherche. « Je me félicite de la façon dont se déroulent nos activités sur les directions prioritaires pour nos deux pays », a noté le Premier ministre de Russie Vladimir Poutine lors des pourparlers à Belgrade. Son homologue serbe Mirko Cvetković a pour sa part remarqué que cette nouvelle visite de M. Poutine confirmait l’amitié traditionnelle entre les deux peuples.
Vladimir Poutine est l’homme politique étranger le plus populaire en Serbie, suivant les résultats des sondages, effectués à la veille de la venue du Premier ministre russe à Belgrade. Il est le citoyen d’honneur à la fois de plusieurs villes serbes, son nom a été donné à des rues et des ponts, il est toujours le bienvenu en Serbie, ici on prête oreille à son opinion.
Dix ans après le chef du gouvernement russe revient à Belgrade dans un jour particulier pour le pays – celui qui précédait les bombardements de la Serbie en 1999. Les journalistes n’ont pas manqué d’associer la situation d’il y a douze ans à celle en cours en Afrique du Nord. Or M. Poutine a estimé qu’il ne fallait pas les mettre sur le même plan.
Je suis toutefois préoccupé par la facilité avec laquelle était décidé ces années-ci l’usage de la force dans les affaires internationales. Nous sommes en présence d’une guerre civile en Libye. Il a été proposé de fermer l’espace aérien de Libye pour empêcher M. Kadhafi de porter des frappes d’aviation contre ses adversaires et protéger la population civile. Mais que voyons-nous aujourd’hui – la coalition occidentale bombarde tout le territoire de Libye. Comment peut-on choisir des moyens de protection de la population civile, qui multiplient les victimes. Et cela ne peut ne pas susciter de la préoccupation.
La politique n’a pas été le seul sujet au menu de cette visite. On a parlé aussi économie, notamment, l’énergie. Le projet « South Stream » est le thème qui a dominé les entretiens entre M. Poutine et les leaders de Serbie. Car il y a trois ans en plus de se joindre à ce projet, Belgrade a conclu un paquet d’accords énergétiques avec la Russie, aux termes duquel le consortium russe Gazprom obtenait le contrôle de la plus importante compagnie pétrolière de Serbie NIS. La Russie ne renoncera pas au projet « South Stream », a rassuré M. Poutine. Les premières quantités de gaz naturel seront pompées, comme prévu, déjà en 2015.
Dans le cadre de la visite présente les parties ont signé quatre accords : entre la RAO « Systèmes énergétiques unifiés » et la mairie de Belgrade, pour la coopération scientifique et technique, pour le tourisme, et pour le trafic routier international. Nos échanges économiques vont connaître un essor, a mis en relief Vladimir Poutine.