Les événements en Afrique du Nord, en premier lieu en Libye, ont évincé au second plan les informations en provenance de Côte d’Ivoire. Cependant, ce pays d’Afrique de l’Ouest est de plus en plus menacé d’une guerre civile d’envergure. Qui plus est, écrit Alexei Grigoriev, les affrontements armés acharnés entre les deux camps : du président Alassane Ouattara reconnu par la communauté mondiale et de son rival le président sortant Laurent Gbagbo font déjà penser à une guerre civile. Les victimes sont de plus en plus nombreuses. Selon l’ONU, au moins 400 personnes ont péri, dont la plupart – à Abidjan, depuis le début de la crise surgie après les présidentielles en novembre 2010 qui auraient dû mettre fin à près d’une décennie de chaos militaro-politique. Le nombre de réfugiés augmente. Plus de 90 mille Ivoiriens se sont réfugiés au Libéria voisin. Néanmoins, Laurent Gbagbo recrute des mercenaires étrangers. Le journaliste Christophe Boisbouvier a dit, en particulier, dans une interview à RFI.
C’est ainsi qu’un journaliste étranger apprécie la situation en Côte d’Ivoire. Et qu’en pensent les Ivoiriens? RFI a engagé récemment le sondage des Ivoiriens des deux camps hostiles. Nous proposons à votre attention un extrait de l’émission avec la participation de Marius et d’Appolinar d’Abidjan et de Clément de Yamoussoukro, capitale politique du pays.
En réalité les Unions européenne et africaine, le CS de l’ONU, le G8 et le G20 ont reconnu Alassane Ouattara gagnant des présidentielles tenues le 28 novembre en Côte d’Ivoire et exigé à l’unanimité que Laurent Gbagbo renonce à ses prétentions au pouvoir et transfère ses prérogatives à Ouattara. Les leaders des 15 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEO) ont adopté la résolution analogue supposant la démission bénévole de Laurent Gbagbo. S’il refuse, les délégués au sommet ont menacé de le destituer en employant la force. Le Nigeria présidant actuellement la CEDEAO a insisté plus que les autres sur l’emploi de la force pour régler la crise postélectorale. Dans le même temps, plusieurs membres influents de la Communauté avec à leur tête le Ghana s’y sont opposés résolument. Selon ces pays, vu le rôle joué par la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest, les opérations armées dans ce pays pourraient déstabiliser la situation politique dans la région. L’UA a formé un panel de cinq États dirigés par le président mauritanien l’ayant chargé de rechercher une issue politique à la confrontation des deux leaders ivoiriens. Ayant déployé ses activités pendant un mois, s’étant entretenu avec les acteurs de la crise à Abidjan, Le groupe n’a pas su persuader Laurent Gbagbo de respecter la résolution de l’UA. Il n’accepte qu’un rédépouillement du scrutin ou un vote réitéré. Il est clair qu’il est impossible de régler la crise en Côte d’Ivoire par des moyens politiques. D’où la menace d’une guerre civile. Les deux camps s’y préparent activement. Une nouvelle tentative d’arrêter le glissement vers un conflit armé a été entreprise ces derniers jours au mini-sommet de l’UA à Addis-Abeba. Les deux leaders ivoiriens y ont été invités. Аlassane Ouattara s’est rendu à Addis-Abeba alors que son rival a réfusé carrément. Il en a résulté qu’Alassane Ouattara a adressé à Gbagbo l’ultimatum de deux semaines ayant déclaré, notamment.