Espoirs de stabilisation à la centrale de Fukushima

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Dans la nuit de vendredi à samedi, des camions de pompiers ont projeté pendant des heures des tonnes d'eau sur ce réacteur, qui préoccupe le plus les autorités japonaises car il fonctionne avec du combustible MOX, un mélange d'uranium et de plutonium, plus instable.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des camions de pompiers ont projeté pendant des heures des tonnes d'eau sur ce réacteur, qui préoccupe le plus les autorités japonaises car il fonctionne avec du combustible MOX, un mélange d'uranium et de plutonium, plus instable.

"La situation se stabilise un peu", a dit Yukio Edano, secrétaire général du gouvernement, lors d'une conférence de presse.

L'Agence japonaise de sûreté nucléaire a annoncé de son côté que le réacteur n°2 de la centrale était désormais relié au réseau électrique.

Les autorités japonaises espèrent faire revenir l'électricité dimanche dans les quatre premières tranches de la centrale afin de remettre en fonction les circuits de refroidissement des coeurs des réacteurs mais aussi des piscines contenant les barres de combustible usagé.

Dans les réacteurs n°5 et 6, les techniciens sont parvenus à relancer une pompe à eau en utilisant des générateurs diesel.

A ce stade, des doses de radioactivité supérieures aux normes de sécurité ont été détectées dans du lait produit dans une ferme de Fukushima, à une trentaine de kilomètres de la centrale, ainsi que dans des épinards cultivés dans la préfecture voisine d'Ibaraki.

Il s'agit des premiers cas connus de contamination par des résidus radioactifs mais, selon Yukio Edano, ces niveaux ne constituent pas une menace pour la santé humaine.

Huit jours après le puissant séisme et l'accident nucléaire qu'il a provoqué, le 11 mars, le raccordement d'un câble électrique à la centrale située à 240 km au nord de Tokyo est un succès pour l'opérateur japonais Tokyo Electric Power (Tepco).

"S'ils réussissent à relancer les infrastructures de refroidissement, cela constituera une étape significative en terme de stabilité", estime Eric Moore, spécialiste du nucléaire à Focal Point Consulting Group, basé aux États-Unis.

Des essais préalables seront menés dimanche matin, heure japonaise (GMT+9), pour vérifier l'état des installations.

En cas d'échec, les autorités japonaises pourraient opter pour la solution de la dernière chance, le sarcophage. Utilisée à Tchernobyl il y a 25 ans, cette option consiste à enfouir la centrale sous du sable et du béton.

En attendant que l'alimentation revienne, quelque 300 "liquidateurs" continuent, loin des regards et dans des conditions extrêmes, de tenter par tous les moyens de relancer les pompes à eau qui refroidissent les réacteurs et les barres de combustible usagé.

"Les larmes me montent aux yeux lorsque je pense au travail qu'ils accomplissent", a dit à Reuters Kazuya Aoki, de l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle.

Critiqué pour sa gestion de la catastrophe, le PDG de Tepco, Masataka Shimuzi a réitéré ses excuses. "Je présente mes humbles excuses au public pour poser de tels problèmes. Même si cela est dû à une catastrophe naturelle, je suis extrêmement désolé", dit-il dans un communiqué cité par le journal Mainichi Shimbun.

L'Agence de sûreté nucléaire japonaise a relevé de 4 à 5 le niveau de l'accident nucléaire de Fukushima sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), ce qui place la catastrophe au même niveau que Three Mile Island, aux États-Unis, en 1979. Tchernobyl, en 1986, avait atteint le niveau 7, le plus élevé.

Les opérations en cours à la centrale ont fait passer au second plan les tentatives de secours et de recherche des survivants du séisme de magnitude 9.0 sur l'échelle de Richter et du tsunami. Le bilan officiel a été porté à près de 7.000 morts et 10.700 personnes portées disparues.

On compte aussi près de 400.000 sans-abris, dont de nombreuses personnes âgées, vivant dans des conditions précaires par des températures glaciales et contraintes au rationnement de l'eau, des vivres, des médicaments ou de l'essence.

Très critiqué dans sa gestion d'une catastrophe nationale sans précédent au Japon depuis la Deuxième Guerre mondiale, le Premier ministre Naoto Kan a proposé d'ouvrir son gouvernement à l'opposition pour sortir de la crise et faciliter la reconstruction du pays. L'offre a été rejetée par le Parti libéral démocrate (PLD).

Reuters

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