L’UE en attente du «printemps arabe»

L’UE en attente du «printemps arabe»
L’UE en attente du «printemps arabe» - Sputnik Afrique
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Le sommet extraordinaire de l’UE sur la Libye à Bruxelles a été marqué par de vifs débats, notamment, concernant une éventuelle ingérence de l’OTAN et de l’UE dans le conflit opposant les insurgés aux troupes de Kadhafi.

Le sommet extraordinaire de l’UE sur la Libye à Bruxelles a été marqué par de vifs débats, notamment, concernant une éventuelle ingérence de l’OTAN et de l’UE dans le conflit opposant les insurgés aux troupes de Kadhafi. La discussion était animée à propos de l’appel de Paris et de Londres de reconnaître le Conseil national de transition (CNT) de Libye comme l’unique interlocuteur légitime du pays et de porter des frappes « de précision » contre les positions de l’armée gouvernementale.

Les représentants d’Etats européens avaient beaucoup de questions à clarifier. N’en voici que quelques-unes : dans quelle mesure le CNT représentait le peuple de Libye ? L’Occident que va-t-il faire si l’opération aérienne engagée ne réussit pas ? S’engager sur le terrain ? Mais aucun pays d’Europe ne peut se permettre de s’enliser à présent dans une nouvelle guerre, semblable à celle en Afghanistan.

Vendredi le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont également un peu atténué leurs positions. Ils ne tentaient plus d’obtenir de leurs collègues de l’UE un accord pour employer la force, mais proposaient seulement de s’entendre au sujet d’une préparation des forces des principaux Etats européens à porter des frappes en Libye. M. Sarkozy a constaté que les fameuses «frappes de précision» n’étaient envisageables qu’avec le mandat de l’ONU et l’approbation de la Ligue Arabe. Finalement le sommet n’a pas pris de décision sur des opérations militaires contre la Libye. Et pourtant l’UE a suivi l’exemple de Paris, en reconnaissant le CNT comme interlocuteur légitime et a décidé de renforcer la pression internationale sur le régime de Kadhafi. Les événements dans la région sont qualifiés à l’UE de «printemps arabe» et de «l’aspiration des peuples à la liberté et à la démocratie».

La question sur une éventuelle opération militaire  de l’UE et de l’OTAN contre Kadhafi n’est, donc, pas rayée de l’ordre du jour. Tout dépendra de l’évolution des événements dans la région, a noté l’analyste de l’Institut de l’Orient Alexandre Filonik à notre correspondant.

De très sérieux intérêts économiques et stratégiques de l’Occident sont engagés en Libye. On peut s’attendre à ce que ces pays décident d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Et ils ne vont pas regarder que la Libye est un Etat souverain, dont la légitimité est confirmée par de nombreux accords internationaux. Dans son aspiration  à s’assurer l’accès aux ressources pétrolières l’Occident pourrait opter pour une ingérence. Et ce ne seront pas nécessairement les forces de l’OTAN ou des Etats-Unis, mais les efforts de certains pays, la même Grande-Bretagne avec un autre Etat européen. A la fois il faut comprendre que les troupes d’intervention peuvent rencontrer en Libye une très puissante résistance.

Moscou est catégoriquement opposée à un emploi de la force à l’égard de la Libye. Comme le MAE de Russie l’indiquait dans son communiqué, un règlement de la crise dans le Nord de l’Afrique ne peut être que négocié par les parties prenantes du conflit. La récente résolution du CS de l’ONU, élaborée avec une participation active de la Russie, reflète elle aussi une telle prise de position.

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