Moscou espère que la visite du vice-président des États-Unis Joseph Biden en Russie contribue à l’adhésion de la Russie à l’OMC et à l’annulation de l’amendement Jackson-Vanik. Du moins le vice-président américain possède une riche expérience et a de bonnes relations avec les membres du Congrès. Cela lui permettra de présenter de manière probante au Congrès la position du président des États-Unis, préconisant la suppression de cet amendement qui freine l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce.
Durant 17 ans la Russie négocie son entrée dans l’OMC. A ce jour elle est la seule des principales économies du monde à ne pas faire partie de cette organisation. Pour s’y joindre il faut s’assurer de l’accord de tous les 153 membres de l’OMC. Tandis que l’amendement Jackson-Vanik, voté par le Congrès des États-Unis en 1974 en raison de l’absence de l’émigration libre de l’URSS, a imposé des restrictions au commerce avec ce pays. Et même si l’URSS s’est depuis longtemps démembrée, le Congrès américain n’a pas annulé officiellement cet amendement, qui depuis 1989 fait pourtant chaque année objet d’un moratoire.
De telles questions en souffrance font que les rapports économiques entre les deux pays retardent sensiblement sur les relations politiques, a relevé M. Medvedev lors de son entretien avec Joseph Biden :
«Le fait que la Russie ne fait pas partie de l’OMC l’empêche aussi. J’espère que cette année tous les processus d’adhésion soient achevés. Y compris grâce à un appui actif des États-Unis. Nous avons de gros projets économiques à mettre en œuvre. Je me réjouis que vous ayez visité aujourd’hui Skolkovo. C’est précisément un exemple d’une bonne coopération en matière de hautes technologies, de création de nouveaux types de business, ce qui importe tout particulièrement pour nous maintenant que les économies des deux pays sortent la crise».
En plus des échanges économiques bilatéraux, Joseph Biden et Dmitri Medvedev ont discuté la problématique du système européen de défense antimissile, sans délaisser les crises globales. «Les problèmes qui ont fait jour cette année doivent figurer à notre menu, y compris les défis qui sont le plus ressentis actuellement au Proche-Orient et dans le Nord de l’Afrique. J’espère que notre travail soit poursuivi», a relevé Dmitri Medvedev. D’après lui, la Russie est prête à développer des rapports stratégiques avec les États-Unis.