La Russie compte ratifier dans le courant de ce mois le traité signé avec la Norvège sur les frontières maritimes et la coopération en mer de Barents et dans l’Océan Glacial Arctique. C’est ce qu’a annoncé le ministre russe des AE Sergueï Lavrov à Kaliningrad à la conférence de presse à l’issue de la rencontre avec son homologue norvégien Jonas Gahr Støre.
Le vote du traité, déjà ratifié par le parlement norvégien, marque une percée historique dans les rapports russo-norvégiens. Le traité était négocié par les deux pays durant de longues 40 années. Aussi MM. Lavrov et Støre ont-ils mené leurs pourparlers sur une note majeure, en déclarant à l’unanimité que Moscou et Oslo étaient actives comme jamais à mener leur dialogue.
Les ministres ont discuté la coopération dans les domaines de l’énergie et des transports, ainsi que les questions relatives à la pêche. Ils n’ont pas délaissé non plus la problématique internationale, notamment la situation en Libye. La position de Moscou dans la question libyenne demeure la même : les Libyens doivent résoudre eux-mêmes leurs problèmes, mais exclusivement par la voie politique et non par les armes, a déclaré le chef de la diplomatie russe.
M. Lavrov a de même informé de la place importante tenue aux pourparlers avec son collègue norvégien par la question liée à une simplification du régime des visas entre les deux pays. Les premiers voyageurs dans les pays de l’UE à en bénéficier seront les habitants de la région de Mourmansk. L’accord à ce sujet a été signé par la Russie et la Norvège l’année dernière. Actuellement les parties concertent des procédures techniques. Moscou espère conclure prochainement un accord analogue avec la Pologne, a dit M. Lavrov.
«Avec nos partenaires polonais nous avons réussi à persuader la Commission Européenne de changer le règlement dans la partie qui permet d’embrasser par le régime frontalier sans visas avec la Pologne tout le territoire de Kaliningrad. Il reste à présent à résoudre la deuxième partie du problème – modifier le règlement de manière à ce que le régime sans visas embrasse d’autres Polonais que ceux qui habitent la zone frontalière de 30 km».
Et même une faute d’inattention fâcheuse n’a pas gâché les résultats fructueux de la rencontre entre M. Lavrov et M. Støre. Leurs pourparlers avaient lieu dans les locaux du Musée de l’Océan Mondial, le plus grand en Russie, où entre autres choses était présentée l’exposition sur l’histoire de la Baltique. Or sur une mappe conventionnelle des océans à l’entrée du Musée l’archipel de Spitzberg et les deux pôles étaient absents. Le ministre norvégien n’a pas manqué de le reprocher à son collègue russe. M. Lavrov a immédiatement demandé aux collaborateurs du Musée d’apporter des changements indispensables sur la carte de l’Arctique.
