La Tunisie est à nouveau bouleversée. Les déclarations de l’ambassadeur de France à Tunis, récemment nommé, ont donné lieu à une manifestation devant l’ambassade de France. Notre correspondante, Victoria Sinkevitch rapporte de Paris.
Boris Boillon était auparavant ambassadeur de France en Irak. A peine nommé, l’ambassadeur en Tunisie a fait l'objet d'une controverse ayant réagi d’une manière originale à la question d'un journaliste lui demandant ce qu'il pensait de la révolution dans ce pays.
ll avait également refusé de répondre à certaines questions qualifiées de « débiles » ou de « n’importe quoi ». Résultat : indignation en Tunisie, manifestations devant l’ambassade, appels à la démission et banderoles sans équivoque : « Dégagez, petit Sarko ! ». L’ambassadeur a dû présenter ses excuses à la télévision tunisienne.
Il refuse de répondre à certaines questions qualifiées de « débiles » et de « n’importe quoi ». « Je suis ici pour exposer ma vision de diplomatie : la position française sur la Tunisie », a dit Boillon.
Les journalistes tunisiens ont découvert après la conférence de presse sur un réseau social des photos curieuses de Boris Boillon en maillot de bain.
La photo a provoqué une vague d’indignation dans la communauté musulmane. Les Tunisiens offensés ont manifesté en scandant : « Boris Boillon, dégage, prends tes chiens et démissionne ! » Les habitants indignés accusent l’ambassadeur d’ambitions impériales, d’irrespect envers les Tunisiens et insistent sur sa démission. Boillon a été contraint de présenter ses excuses à la télévision nationale ayant dit, en particulier : « Je regrette avoir dit des absurdités ». En ce qui concerne la photo ayant indigné les musulmans, l’ambassadeur entend intenter une action en justice contre les journalistes l’ayant copiée sur Internet et diffusée dans la presse.
Malgré les excuses, les Tunisiens se montrent toujours mécontents des déclarations de l’ambassadeur français. 700 utilisateurs ont rejoint Facebook sous le mot d’ordre « Tous contre Boris Boillon ».
Ces événements ont eu une grande résonance en France. Selon les médias, le ministère des Affaires étrangères minimise l’ampleur de la polémique en déclarant qu’il s’agit d’un incident isolé. Or, les collègues du diplomate ne partagent pas cette opinion. De l’avis de l’ambassadeur de France aux Emirats arabes unis, Charles Chrétien, la nomination de Boillon peut aggraver sérieusement les relations entre Paris et Tunis.