Dans le cadre de la rencontre Russie-UE des 23 et 24 février à Bruxelles le premier ministre russe rencontrera les hauts responsables de l’Union européenne. Le porte-parole du gouvernement russe déclare que pendant la visite « une attention particulière sera portée au nouvel accord de base Russie-UE, à la problématique de l’adhésion de la Russie à l’OMC et aux grands projets dans le domaine économique, commerciale et énergétique ». A la veille de la visite du premier ministre russe à Bruxelles on a posé quelques questions à Nikolaï Kavechnikov de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie.
Ce document dont la signification est grande pour les deux parties, prens du temps pour être élaboré et approuvé. Pourquoi ?
« Les négociations concernant le nouvel accord entre la Russie et l’UE se poursuivent. On ne peut pas dire qu’une des parties fait en sorte de les faire s’éterniser. Mais il y a toute une série de causes objectives. La majeure partie du texte a déjà reçu l’aval mais il reste un nombre de points sur lesquels les parties divergent. Il s’agit des points d’ordre économique dont les principaux concernent la partie commerciale de l’accord avant l’adhésion de la Russie à l’OMC – ils sont assez longs et complexes à expliquer. Suivant la logique du nouvel accord l’échange reprendra le schéma de l’OMC « plus ». Mais pour pouvoir discuter ce « plus », il faut déjà en avoir une base sous forme de conditions de l’adhésion de la Russie à l’OMC. Il y a tout un pan de domaines où l’échange d’opinions va bon train. Mais le processus est en cours ».
Concernant les visas pour les ressortissants russes se rendant dans certains Etats membres de l’UE, il y a quelques progrès. Est-ce que les autres pays envisagent aussi à instituer un régime sans visa avec la Russie ?
« Il y a, avant tout, les choses qui changent en Italie et en Finlande. Toutes ces évolutions se déroulent dans le cadre de la marge de manœuvre octroyée par la Convention de Schengen. C'est-à-dire que pour le moment il ne s’agit qu’alléger la procédure d’obtention du visa pour les ressortissants de certains Etats. Quant à la probabilité du régime sans visa, c’est assez incertain et peu probable dans la perspective de deux ou trois ans. Il y a tout un nombre d’Etats qui sont contre l’introduction du régime sans visa avec la Russie. Par ailleurs, il y a toute une liste de conditions que la Russie doit remplir avant de voir le régime sans visa instauré. La Russie satisfait déjà à la plupart des conditions de la liste. Mais il y reste des conditions d’une plus grande envergure qui peuvent même porter le caractère politique. C’est, par exemple, le fonctionnement des institutions du maintien de l’ordre et de la justice ».
Il est certes inutile de s’attendre à ce que la rencontre des 23 et 24 février lèvera tous les obstacles mais les négociations existent pour résoudre progressivement tous les problèmes.