La Russie doit soit faire partie du système européen de défense anti-missile, soit obtenir une garantie que le déploiement d’un tel système ne cause pas de préjudice aux intérêts stratégique du pays. C’est ce qu’a estimé l’ambassadeur de Russie à l’OTAN Dmitri Rogozine.
Le processus des négociations entre l’OTAN et la Russie sur le dossier de la défense antimissile a un caractère extrêmement complexe. L’Alliance insiste sur des systèmes de défense séparés, mais coordonnés entre eux. Les arguments se résument à ce que l’Alliance ne peut pas endosser la responsabilité pour la protection de ses pays membres à tierce partie. D’autre part, de l’avis de James Apparthurai, le conseiller du secrétaire général de l’OTAN, la Russie également, «laissera à peine quelqu’un la protéger, et en conséquence, de même n’envisage remettre à personne la responsabilité pour sa sécurité».
En analysant la situation, Dmitri Rogozine dit :
«Du moment que nous considérons en effet, et les experts militaires le confirment, qu’à une troisième-quatrième étape de déploiement du système de défense antimissile dans le continent européen le potentiel nucléaire stratégique de Russie peut être exposé, nous avons deux solutions. Soit la Fédération de Russie doit être intégrée dans ce bouclier antimissile et obtenir ainsi des garanties réelles de n’être pas visé par lui, soit nous devons comprendre que le système en voie de création, s’il est entièrement contrôlé par l’OTAN et si la Russie n’y est pas intégrée, a certaines limites, quantitatives, techniques, géographiques. De cette façon, ou bien nous sommes inside (à l’intérieur), ou bien nous devons comprendre qu’un tel système ne va jamais léser nos intérêts nationaux».
De plus, le système de défense antimissile, conçu par l’OTAN, comporte en outre un élément d’incertitude, dit M. Rogozine. Tout d’abord, parce qu’en partie il sera embarqué par des navires, qui peuvent se déplacer librement autour de l’Europe, exposant le potentiel nucléaire de Russie.
On prévoit prochainement de former encore en Russie un groupe interministériel qui aura à coordonner avec M. Rogozine tout le processus de négociations avec l’OTAN sur le dossier de défense antimissile. En gros, nous sommes au début du chemin, mais dès à présent nous comprenons quel système nous ne souhaitons pas voir et savons comment il ne doit pas être, a mis en relief l’ambassadeur de Russie à l’OTAN Dmitri Rogozine.