Après des manifestations des opposants dans les villes iraniennes des dizaines de milliers de partisans progouvernementaux se sont réunis à Téhéran. L’Iran, sera-t-il le pays suivant sur la liste commencée par la Tunisie et poursuivi par l’Egypte ?
La vague révolutionnaire qui a monté en Tunisie et qui a déferlé ensuite à travers l’Egypte, a touché déjà d’autres pays d’Afrique du Nord, du Proche- et du Moyen-Orient. Des actions de protestation antigouvernementales et des affrontements se sont produite en Libye, au Yémen, au Bahreïn et en Iran. Les experts se perdent en conjectures : quel pays encore sera gagné par une effervescence.
Après les désordres du 14 février dans les rues de Téhéran, la presse américaine s’est mise à pronostiquer un prochain renversement du régime précisément en Iran. Les spécialistes russes voient la situation autrement. Le scénario tunisien ou égyptien n’est pas applicable à l’Iran, est persuadé Radjab Safarov, directeur général du Centre de l’étude de l’Iran contemporain.
L’Iran focalise l’attention générale, et cela traduit l’état d’esprit de la société. Pratiquement tous les médias indiquent, directement ou non, l’Iran comme le pays suivant. Tout ce qui s’est passé ces derniers jours dans ce pays n’a rien à voir avec les événements au Proche- et au Moyen-Orient, dans le Nord de l’Afrique. Ces actions ont été provoquées, pratiquement inventées. Il s’agit d’une tentative d’induire en erreur des peuples des pays déterminés, mais aussi la communauté mondiale. Donc, après la Tunisie et l’Egypte, peut venir le tour de tout autre pays musulman, sauf l’Iran, estime Radjab Safarov.
Or une autre tournure est possible. L’Egypte est un allié et partenaire des Etats-Unis. Tandis que l’Iran est aux yeux de l’administration américaine le principal élément d’instabilité dans la région. Le changement du régime en Iran est la politique officielle des Etats-Unis, dit le rédacteur en chef de la revue « l’Iran contemporain » Dmitri Riourikov.
Le remplacement du régime en Iran est une politique officielle des Etats-Unis. Il est évoqué par de hauts fonctionnaires, y compris par la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton. A mon avis, elle intervient avec des déclarations qui conviennent mal à sa position officielle. Ainsi, elle dit qu’il faut balayer le régime – sur le modèle de la révolution égyptienne. Cela contredit totalement au droit international.
De l’avis de Vladimir Evséev, directeur du Centre des études politiques et sociales, la Russie n’est intéressée à une déstabilisation dans aucune région. Notre pays est prêt à concourir au règlement des conflits, et à la différence de l’Occident, ne s’ingère pas dans la politique intérieure d’autres Etats.