L’Égypte dans l'attente des changements

L’Égypte dans l'attente des changements
L’Égypte dans l'attente des changements - Sputnik Afrique
S'abonner
C’est depuis près deux jours que le peuple est en liesse sur la place Tahrir.

C’est depuis près deux jours que le peuple est en liesse sur la place Tahrir. Les Égyptiens sont en train de célébrer «le départ de Moubarak». Voici la capitale égyptienne vue par notre correspondant Oleg Gribkov:

«Cette fête aura sans doute un jour sa place dans le calendrier des dates mémorables pour devenir ennuyeuse et officielle mais maintenant la place Tahrir, alors que le couvre-feu est temporairement levé, se transforme en une interminable kermesse populaire. Sur le fond d’une musique qui marche à fond se côtoient des enfants et des adultes brandissant le drapeau national et de respectables vieillards en vêtements traditionnels. Mais les jeunes sont évidement les plus nombreux».

Des discussions animées sur l’avenir de l’Égypte fusent à tout bout de champ. Et comme toujours en de pareilles circonstances, chacun le voit à sa façon. Il y pourtant un point commun. Tous sont certains que les choses ne sont plus comme avant. Une jeune femme qui se présente comme professeur d’anglais à l’Université du Caire, raconte:

«Je suis heureuse et je souris tout le temps parce que le vieux système s’est effondré mais surtout parce que nous avons compris qu’il était possible de ivre autrement, pas comme avant. C’est pour cela que les sourires sont revenus sur nos visages. Je souris à tout le monde et les gens me sourient en retour. L’ancien régime ne faisait qu’intimider les gens à coups de répressions et de toutes sortes de maux imaginaires. On disait que les chrétiens, les musulmans et les partis politiques allaient se sauter à la gorge que la vie deviendrait un cauchemar. Finalement. La vie est vraiment devenue un cauchemar mais les gens se sont réveillés et le cauchemar s’est dissipé. Regardez autour de vous, tout a changé».

Que faut-il faire pour rendre les changements irréversibles? Les réactions sont mitigées. Voici ce qu’en pense l’interlocuteur suivant, le professeur de l’université d’Hélouân Mansour Abdel Gafar:

«Nous avons crée un groupe ad hoc composé de scientifiques et de personnalités publiques qui ont dès le début fermement soutenu les changements. Nous voulons mettre au point et proposer au débat général quelque chose comme un nouveau contrat entre le pouvoir et le peuple. C’est le pouvoir qui doit être au service du peuple et non pas le contraire. C’est bien ce qui va se passer et il n’y aura plus de pharaons en Égypte. Le peuple ne le tolérera plus».

Il est facile de croire que maintenant la vie prendra un nouveau tour, quand un regarde la place Tahrir telle qu’elle est aujourd’hui. Un détail intéressant, la place est très propre malgré l’affluence et c’est aussi l’image que donne toute la ville. On voit partout des garçons et des villes aux apparences d’étudiants et armés de balais et de sacs poubelles. Sur le pont Kasr an-Nil qui débouche sur la place Tahrir on voit une dizaine de garçons et de filles qui nettoient à coups de brosses et d’eau savonneuse les parapets de granit tout couverts de graffitis «Moubarak, dégage!». En effet, on n’en a plus besoin!

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала