La situation avec la piraterie dans l'océan Indien continue de s'aggraver. Si l'on ne fait pas entendre raison aux pirates, alors les trajets d'acheminement du pétrole seront gravement compromis, annonce l'Association internationale des propriétaires indépendants des tankers Intertanko.
L'inquiétude des transporteurs du pétrole est facilement explicable. Ces derniers jours les pirates somaliens ont pris à l'abordage plusieurs gros tankers transportant des millions de barils du pétrole. Mardi, le 8 février, les pirates se sont emparés du bâtiment italien Savina Caylyn. Il a été attaqué pas loin de l'île yéménite de Sokotra dans le golfe d'Aden. Maintenant le tanker va en direction du Somali. Mercredi, le 9 février, les bandits se sont emparés d'un supertanker panamien Irène battant le pavillon grec. En deux jours – deux pétroliers, un gros butin. La rançon pour un tel navire s'élève à des millions de dollars. Pour récupérer le supertanker sud-coréen Samo Dream son propriétaire a récemment été obligé de payer aux pirates 9 millions de dollars. Les négociations avaient duré 7 mois. Les bandits ne sont pas pressés. Ils ne font que rehausser la rançon. Malgré les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre les pirates, ceux-ci continuent de se sentir à l'aise. Pourquoi? Voici l'opinion d'Alexandre Konovalov, président de l'Institut de l'analyse stratégique:
"Le problème pourra être résolu lorsque la communauté internationale s'entendra comment attaquer les bases des pirates et que faire avec les bandits arrêtés. Peut-on abattre ou tirer sur les gens soupçonnés de piraterie? Pour l'instant ces règles n'existent pas et cela pose de grandes difficultés aux pays civilisés."
Parmi les victimes des pirates on trouve non seulement des tankers. Les cargos, les transporteurs de containers et les autres bâtiments tombent souvent victimes de l'agression des pirates. Selon l'amiral Mark Fox, commandant de la 5e Flotte de la Marine américaine, le golfe d'Aden est en proie à huit groupes de pirates. Ceux-ci se sont adaptés à la présence d'un grand nombre de navires de guerre dans la région.
Pour avancer dans la solution du problème il faut utiliser des mesures de lutte antiterroriste, estiment les experts. Il s'agit de couper les voies d'approvisionnement des pirates et de surveiller les transferts d'argent. D'autant plus qu'il y a des données prouvant le lien des pirates avec le groupe extrémiste somalien Ash-Shabab.
Le pétrole est une ressource stratégique. Si elle tombe facilement dans les mains des pirates, alors cela signifie que les seules mesures militaires ne suffisent pas. L'extrémisme et la piraterie sont les maillons d'une seule chaine, et il faut les combattre ensemble par des moyens adéquats.
