La visite de trois jours à Moscou du ministre sénégalais des Affaires étrangères Madické Niang sur l'invitation de son homologue russe Serguei Lavrov ont véritablement rapproché les deux pays. Force est de noter qu'une bonne qualité de relations entre la Russie et le Sénégal était traditionnellement ressentie dans les domaines politique, diplomatique et culturel, dans l'échange de spécialistes et dans la formation des cadres sénégalais. Cette coopération active ne s'étendait tout de même pas sur la sphère commerciale. Le chiffre d'affaires au niveau de quatre millions de dollars par an ne reflétait pas le potentiel commercial entre les deux pays. Ainsi, la visite de M. Niang et de sa délégation à Moscou avait pour objectif d'établir les domaines économiques dont le développement répondait aux intérêts mutuels et d'y jeter la base pour des relations à long terme. Mais le point principal dans la visite du ministre était tout de même réservé aux négociations entre les chefs des diplomaties de la Russie et du Sénégal. Pendant trois heures Serguei Lavrov et Madické Niang ont discuté de quasiment tous les éléments constitutifs du dialogue politique entre les deux pays, ainsi que des problèmes de la politique internationale représentant un intérêt mutuel. Bien entendu, les problèmes du continent africain y étaient au premier plan. A l'issue des négociations, les ministres ont résumé leurs résultats à une conférence de presse aux journalistes russes et étrangers. Voici un extrait du discours de Serguei Lavrov:
"Au sujet de nos relations bilatérales, nous avons constaté que les grandes lignes dressées lors de ma visite au Sénégal en 2007 sont en train d'être réalisées. Plusieurs accords, dont l'accord de pêche, les accords entre les ministères de la Culture et sur la coopération dans le domaine de la justice pénale, seront bientôt achevés. Il y a un intérêt mutuel dans mise dans le cadre juridique de notre coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, du tourisme et de l'exploration géologique. En somme, je suis persuadé que les contacts que M. Niang aura ces jours-ci à Moscou, permettront d'avancer substantiellement nos relations et de les mettre dans une forme concrète."
"La situation sur le continent africain attire tout particulièrement notre attention, poursuit le chef de la diplomatie russe. La Russie a l’intérêt de voir les conflits existants en Afrique réglés le plus rapidement possible et ce par les pays africains eux-mêmes. Nous continuons de coopérer avec l’Union africaine et les organisations régionales. La Russie contribue à élargir le potentiel africain en formant les forces du maintien de la paix des pays du continent. Nous nous sommes mis d’accord aujourd’hui sur la création de la coopération avec le Sénégal, le pays qui contribue activement aux opérations du maintien de la paix en Afrique".
Serguei Lavrov a souligné le rôle du Sénégal en tant que président de l'Organisation de la conférence islamique et le fait que le président sénégalais Abdoulay Wade s'investit personnellement dans l'établissement d'une entente internationale et d'un dialogue interconfessionnel. La Russie prendra une part active à tous les événements associés, a promis le ministre.
En répondant à Serguei Lavrov à la conférence de presse le ministre sénégalais Madické Niang a noté le caractère constructif et amical des négociations avec son homologue russe et a parlé des perspectives de la coopération de son pays avec la Russie.
Dans le cadre de son programme de visite le ministre sénégalais a mené des négociations avec l'Agence fédérale de pêche, à l'issue desquelles M. Niang et le chef de l'agence, Andreï Kraïniï, ont signé un accord de coopération dans le domaine de pêche. La coopération en la matière se fera notamment dans le secteur scientifique, ainsi que dans la formation, dans le monitorage et dans la lutte contre le commerce illégal. Les négociations avec le ministère russe de la Culture se sont soldées par un mémorandum d'entente signé entre les ministères des deux pays. Au dernier jour de sa visite, Madické Niang a rencontré les représentants des milieux d'affaires de la capitale russe et leur a parlé du potentiel d'investissement du Sénégal.
Avant de partir, le ministre sénégalais a donné une interview à l'envoyé de la Voix de la Russie dans laquelle M. Niang a noté la nécessité du retour de la Russie sur le continent africain.
