Les services spéciaux ont arrêté les complices présumés du kamikaze qui a commis l’attentat meurtrier à l’aéroport moscovite de Domodedovo, le 24 janvier. C’est ce qu’ont annoncé les députés à la Douma d’État russe, à la suite d’une séance à huis clos en présence des chefs de toutes les structures de force de Russie.
Il a été établi que l’aéroport a été attaqué par un groupe autonome extrémiste, comprenant sept membres. Leurs noms sont connus, mais ne sont pas encore révélés dans l’intérêt de l’enquête. D’après les données du Comité d’enquête, ce groupe terroriste est ethniquement homogène. Les membres de ce groupe sont tous des ressortissants du Caucase du Nord. Le nom du commanditaire n’a pas été annoncé aux journalistes. La veille, l’attentat a été revendiqué, via une apparition vidéo, par l’extrémiste bien connu, Dokou Oumarov. Son message a été publié sur un site Internet.
« Ce n’est que mon point de vue mais j’admets que le coupable puisse être Dokou Oumarov. Mais il faut comprendre qu’il n’existe pas de centre unique de commandement et de planification d’attaques terroristes. C’est là la grande difficulté. On voit se former de nombreuses cellules. Comme le disait l’un des responsables des services spéciaux : des gens organisent de petits groupes terroristes après leur retour à l’étranger où ils sont allés faire leur étude. C’est en cela que consiste la difficulté de déjouer leurs plans. Le démantèlement d’une cellule n’entraîne pas celui d’autres membres de la clandestinité terroriste », explique Guennadi Goudkov, chef adjoint du comité pour la Sécurité.
Comme l’a expliqué Guennadi Goudkov, lors de la conférence, le problème consiste dans l’influence internationale des organisations religieuses radicales, mais aussi dans les établissements d’enseignement à l’étranger, où l’on éduque les élèves dans l’esprit islamiste radical.
De nombreux experts partagent l’opinion selon laquelle le terrorisme qui fait rage au Nord du Caucase a dégénéré en business sanglant. Et les discours sur la prétendue lutte pour l’indépendance ne servent que de couvert à ceux qui ont l’habitude de gagner beaucoup d’argent en sacrifiant des innocents. Ce business n’a rien à voir avec la foi.
« Une certaine catégorie de personnes, dont le fond de commerce est les attentats, se cachent derrière ce type de discours. Les tueurs trouvent mille explications à leurs activités. Alors que l’islam est une religion pacifique, comme toute les autres d’ailleurs », explique Alexandre Obolonkov, expert du Centre de politologie de l’Orient contemporain. Les autorités russes ont déjà décidé de renforcer les mesures de sécurité dans les transports.