Russie-UE: terrorisme et extrémisme, défis communs

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« Menace terroriste. Comment éviter le drame. Expérience européenne » : voici


« Menace terroriste. Comment éviter le drame. Expérience européenne » : voici le thème de la conférence vidéo Moscou-Bruxelles organisée par l’agence RIA-Novosti en forme de conférence de presse avec Gilles de Kerchkove, coordinateur de la lutte contre le terrorisme de l’UE. Notre correspondant Igor Yazon s’y est rendu. 

Pour commencer présentons l’intervenant principal de cette rencontre virtuelle. Gilles de Kerchkove, un des théoriciens et praticiens de la lutte anti-terroriste les plus réputés de l’Europe, exerce ses fonctions depuis septembre 2007. Il coordonne le travail du Conseil européen dans le domaine de la lutte anti-terroriste, analyse tous les instruments à la disposition de l’UE, surveille la mise en œuvre de la stratégie européenne de la lutte contre le terrorisme, travaille sur la coopération informatique entre l’UE et les Etats tiers. Notamment la Russie. C’est dans cette qualité que Gilles de Kerchkove s’est récemment rendu à Moscou pour discuter avec ses collègues russes l’état et les perspectives de la coopération dans la lutte contre le terrorisme.

Monsieur de Kerchkove a commencé la conférence de presse par exprimer ses condoléances aux proches des victimes de l’attentat du 24 janvier dernier ainsi qu’au peuple et gouvernement russes. L’attentat de l’aéroport de Domodedovo a fait 36 morts dont plusieurs ressortissants européens. Ce drame, a-t-il déclaré, a démontré une fois de plus notre vulnérabilité face aux terroristes mais également la nécessité d’aller plus loin dans la coopération entre les ministères russes et  européens afin de pouvoir éviter ce genre de crimes en agissant notamment de façon proactive à nos frontières et ailleurs. C’est de ce que Gilles de Kerchkove a parlé lors de la conférence de presse.

Pendant sa visite à Moscou, il a rencontré l’adjoint du ministre de l’Intérieur Sergueï Boulavine, le coordinateur de la lutte contre le terrorisme de la Russie Anatoly Safonov, ses collègues du ministère de la Justice, du FSB, du Comité national anti-terroriste ainsi que les responsables des sections anti-crime des ministères russes. Il a discuté les mesures visant à renforcer la sécurité au transport aérien et ferroviaire. La sécurité aux Jeux Olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi et la situation au Caucase ont également fait l’objet de discussions. La partie russe a annoncé l’adoption du programme de sécurité générale. De son côté, a dit Gilles de Kerchkove, l’UE partage la préoccupation de la Russie quant à la menace terroriste mais elle est également prête à coopérer dans les domaines relevant de la lutte contre la criminalité, en premier lieu contre le terrorisme, l’extrémisme et la corruption. On a également parlé du rôle de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme international. Selon Gilles de Kerchkove, tous ces objectifs se réalisent dans le cadre du « Conseil de partenariat permanent de l’espace de liberté, de sécurité et de justice entre la Russie et l’UE ». La dernière réunion du Conseil en novembre 2010 à Bruxelles a lancé les négociations entre la Russie et Europol en vue de la conclusion d’un accord de coopération opérationnelle et stratégique.

A la demande du correspondant de la Voix de la Russie Gilles de Kerchkove a commenté l’information parue le 7 février dans certains médias français disant que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) s’alarme de la centaine de combattants européens dont quatorze Français mais aussi des Belges et des Italiens étant recrutés par Al-Qaïda qui projetterait des frappes terroristes dans les pays occidentaux. Parmi ces volontaires il y a non seulement des personnes issues des minorités ethniques mais aussi des Européens.

« C’est une question très difficile, dit Gilles de Kerchkove. En effet, pourquoi la deuxième, la troisième génération des migrants et des européens de souche se convertissent-ils en islam ? Pourquoi ces jeunes vivant en Europe se radicalisent progressivement ? Ils ne sont pas nombreux mais il y en a quand-même. J’ai consacré une grande partie de ma vie à étudier ce problème en cherchant à comprendre le processus de cette radicalisation. Il y a des centaines d’ouvrages sur le sujet mais jusqu’aujourd’hui il n’existe pas d’explication claire et nette. Plusieurs réponses sont possibles. Parmi ces personnes il y a des riches et des pauvres mais la majorité est pauvre. Il y a des mariés et des célibataires. Peut-être ces jeunes n’ont pas su se réaliser dans leurs pays, certains ne gagnent pas beaucoup, d’autres n’ont pas d’emploi, n’ont pas d’avenir mais ont des relations conflictuelles avec leur milieu. En cherchant une solution ces gens se retrouvent sous l’influence des islamistes. D’ailleurs, la prison est une des pépinières de futurs extrémistes religieux. C’est pourquoi l’Union européenne a adopté une stratégie destinée à éviter la radication des jeunes en leur aidant à s’intégrer dans la société. La Russie a des problèmes similaires, dit Gilles de Kerchove. Ce n’est pas un secret que les idées extrémistes d’ordre ethnique et social sont répandues parmi les jeunes Russes. C’est un phénomène dangereux qui doit être neutralisé. La Russie et l’Union européenne ont donc les mêmes défis à relever. Nous avons donc les mêmes objectifs à atteindre, a-t-il ajouté.

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