Les secrets des années 90 à travers le courrier du président Eltsine

Les secrets des années 90 à travers le courrier du président Eltsine
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Même dans les années 90 du siècle dernier Moscou restait l’un des plus importants acteurs dans l’arène internationale.

Même dans les années 90 du siècle dernier Moscou restait l’un des plus importants acteurs dans l’arène internationale. L’opinion répandue qu’après le démembrement de l’URSS la Russie s’est trouvée au bord du processus mondial, a été une nouvelle fois réfutée par les lettres du premier président de Russie, estiment les politologues. « La correspondance du Président de Russie Boris Eltsine avec les chefs d’État et de gouvernement » a été présentée à Moscou.

Aujourd’hui encore les événements de l’époque donnent matière à discussions dans la société russe. Une partie d’elle condamne sans appel la politique extérieure de M. Eltsine comme celle de chaos et de décadence. Une autre voit en elle des germes d’une certaine « Russie différente ».Or ce sont là des points de vue extrêmes qui ne tiennent pas compte de l’essentiel : des conditions objectives, dans lesquelles les hommes politiques devaient agir dans ces années-là. Dans l’avant-propos à « La correspondance… » le chef de l’État russe Dmitri Medvedev met en relief que le devenir de la politique étrangère de la Russie nouvelle se déroulait à un tournant, et que pour cette raison il y a eu des fautes. Dans une telle situation ceux qui disposaient de possibilités beaucoup plus impressionnantes que la Russie des années 90 n’ont pas évité de fautes et d’erreurs fatales.

Le livre en deux volumes comprend plus de milles lettres, datant du second mandat présidentiel de Boris Eltsine (1996-1999). Ses auteurs remarquent que jamais encore un échange de messages au plus haut niveau n’était pas publié aussi peu de temps après. Et le lecteur en tire une impression intègre : en dépit de tous les problèmes intérieurs, la Russie défendait ses intérêts dans l’arène mondiale, a noté dans son interview à la « Voix de la Russie » Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue « La Russie en politique globale ».

Il faut comprendre le genre de cette correspondance : dans tous les cas les documents étaient soigneusement rédigés. De plus, tout n’y est pas entré, loin de là – des représentants d’autres pays n’ont pas voulu autoriser la publication de bien de leurs lettres. Quelques nuances sont, donc, absentes. Mais de ce qui a été publié il ne ressort nullement que la Russie était en marge du processus mondial, n’a pas participé à des événements ou était impuissante. Au contraire, même à cette époque très difficile pour les citoyens de Russie, pour le pays et pour l’État notre pays restait un acteur très important dans le monde. C’est ce que comprenaient également les correspondants de M. Eltsine – M. Clinton, M. Chirac, les dirigeants chinois, tous ceux avec qui il communiquait. Naturellement, les interlocuteurs cherchaient à profiter d’une manière ou d’une autre de la faiblesse que montrait alors la Russie. Chose, hélas, normale en politique internationale. Des fois ils y parvenaient, des fois – non. Le plus intéressant pour un lecteur de cette correspondance est de percevoir le drame de la diplomatie russe des années 90 du siècle dernier. Le drame de la contradiction : entre la compréhension de ce qu’il faut faire et comment, d’un côté et l’absence d’instruments suffisants pour obtenir la réalisation de sa vision.

Les lettres de Boris Eltsine reflètent les événements vieux de quinze ans. Mais aujourd’hui l’on voit très clairement que dans de nombreux cas les décisions des partenaires de Moscou se sont avérées erronées (ce que certains d’entre eux reconnaissent eux-mêmes), tandis que la position russe, exposée dans les lettres du premier président du pays, apparait plus correcte.

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