La déferlante de manifestations qui envahit l'Egypte prouve que les réseaux sociaux peuvent avoir une influence directe sur la situation politique dans un pays, estime Rateb Joudeh, rédacteur du site Web du journal Anba Muscu (Les Nouvelles de Moscou).
Les sites de socialisation Facebook et de micro-blogging Twitter que les organisateurs des manifestations utilisent pour coordonner leurs actions ont joué un rôle clé dans les événements qui secouent depuis plusieurs jours le pays des pharaons, a-t-il indiqué. Même si l'accès à ces sites a été verrouillé il y a près d'une semaine, les jeunes internautes ont réussi à contourner cet écueil.
Google a tendu la main aux Egyptiens en leur proposant un nouveau service capable de transformer automatiquement "en tweets" des messages vocaux adressés par téléphone sur des numéros internationaux.
Les médias indépendants ont pu accéder à ces messages et ensuite les relayer auprès de la population égyptienne.
Grâce à ce geste les manifestants peuvent s'informer sur les lieux des rassemblements à venir, ainsi que sur la surveillance policière à proximité de ces endroits.
Est-ce qu'en débranchant Internet et les télécommunications mobiles les autorités égyptiennes ont réussi à renforcer la sécurité de l'Etat ou le contraire s'est-il produit? Certains estiment que privés de communications les Egyptiens n'avaient qu'un seul choix – celui de sortir dans les rues. Toutefois, ce qui est incontestable, c'est le fait que les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans les événements qui se déroulent en Egypte.
Depuis le 25 janvier, l'Egypte est le théâtre d'affrontements violents qui ont déjà fait plus de 150 morts et près de 3.000 blessés. Les manifestants réclament des réformes politiques et économiques et la démission du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.