Côte d’Ivoire : deux mois de confrontation

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Côte d’Ivoire : deux mois de confrontation - Sputnik Afrique
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Le camp d’Alassana Ouattara proclamé par la Commission électorale nationale president de Côte d’Ivoire à l’issue du scrutin du 28 novembre et le président sortant Laurent Gbagbo ayant conservé le mandat sur décision du Conseil constitutionnel sont en confrontation depuis deux mois.


Le camp d’Alassana Ouattara proclamé par la Commission électorale nationale president de Côte d’Ivoire à l’issue du scrutin du 28 novembre et le président sortant Laurent Gbagbo ayant conservé le mandat sur décision du Conseil constitutionnel sont en confrontation depuis deux mois. Le pays est au seuil de la guerre et de la paix. La plupart de la communauté mondiale, notamment les États-Unis, la France, d’autres pays de l’UE, l’ONU et son secrétaire général Ban Ki-moon ont reconnu la victoire d’Ouattara. Elle a été certifiée par Choi Young-Jin, représentant spécial de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire. Il convient de mentionner enfin l’UA et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) regroupant 15 pays de la région. Une délégation représentative de la Communauté a visité cette semaine Washington où elle a eu les pourparlers à la Maison-Blanche sur la situation autour de la Côte d’Ivoire avec le conseiller pour la sécurité nationale de Barack Obama, Tom Donilon. « M. Donilon et la délégation de la Cédéao ont réaffirmé leur engagement à ce que le gagnant de la récente élection, Alassane Ouattara, prenne ses fonctions en tant que président de la Côte d'Ivoire, et à ce que l'ancien président Laurent Gbagbo cède le pouvoir », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. Le membre de la délégation Odein Ajumogobia, ministre nigérian des AE présidant actuellement la Cédéao a déclaré à Washington que la Communauté « demandait un soutien international sans équivoque par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies pour autoriser l'usage de la force ». Rappelons que la séance des chefs d’États-majors des armées des pays de la Communauté a été convoquée le 17 janvier, la date fixée par la Cédéao pour que Gbagbo renonce à la présidence. Les délégués ont réaffirmé leur disposition à légaliser le président Alassana Ouattara par des moyens militaires. N’était la retenue du président du Ghana John Atta Mills s’étant opposé à l’ingérence armée immédiate en Côte d’Ivoire, le pays aurait été au seuil d’une guerre civile. Le concours militaire international étant toujours considéré comme le facteur principal du règlement de la crise politique en Côte d’Ivoire, la communauté africaine insiste sur les efforts diplomatiques et le dialogue entre les parties, ce qui est parfaitement logique. Il est possible que les opérations armées en Côte d’Ivoire déstabilisent la situation non seulement en Afrique de l’Ouest mais aussi dans d’autres régions. Les présidentielles doivent se dérouler cette année dans une vingtaine des pays du continent. Les politiciens africains et autres craignent la répétition du scénario postélectoral ivoirien. D’où de multiples tentatives des médiateurs de régler la crise ivoirienne par des moyens pacifiques. Selon les médias africains,  un médiateur de l’UA l’ex-président sud-africain Tabo Mbeki a engagé les pourparlers non officiels avec les parties ivoiriennes sur la base du projet de règlement pacifique comme l’unique possible. Fait révélateur : Moscou envisage également les conséquences de l’emploi de la force pour régler la crise en Côte d’Ivoire. Selon le porte-parole du ministère russe des AE Alexandre Loukachevitch, il n’est possible de régler le problème ivoirien que par des moyens politiques intérieurs. En ce qui concerne l’emploi de la force, il aurait des conséquences sérieuses pour le peuple ivoirien : l’effusion de sang et la guerre civile …, ce qui est très dangereux pour l’Afrique de l’Ouest », a dit Alexandre Loukachevitch. Il a indiqué que la Russie « avait toujours exhorté les Africains à assumer plus de responsabilité du déblocage des crises sur le continent ». « Nous éprouvons du respect pour leurs efforts en vue de trouver une solution en Côte d’Ivoire », a ajouté le diplomate russe.

 

Certes, écrit notre observateur, un règlement de paix serait préférable. Néanmoins, la confrontation sexacerbe. Le gouvernement d'Alassane Ouattara a proclamé le 24 janvier l’arrêt jusqu’au 23 février des exportations de cacao et de café assurant 40% des recettes du Trésor ivoirien. Le pays détient le leadership mondial dans les exportations de cacao et arrive en 12ème position d’après celles de café. Selon Ouattara, la plupart des recettes assurées par les exportations de cacao et de café tombent entre les mains du clan de Laurent Gbagbo. Celui-ci a ordonné en réponse aux forces qui lui restent fidèles la « réquisition » des agences en Côte d'Ivoire de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest, le contrôle du quartier général de la banque à Abidjan, son président ayant reconnu la légitimité d’Ouattara. Tout porte à croire qu’il est à bout d’arguments aux pourparlers avec Gbagbo. C’est ce qu’il a déclaré dans une interview accordée à la télévision ivoirienne dont nous vous invitons à écouter un extrait.

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