Crash de Smolensk : la Pologne confirme sa responsabilité

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La responsabilité de l'accident de l'avion du président polonais, Lech Kaczynski, repose sur les pilotes de l'avion qui, sous la pression des passagers VIP, avaient tenté d’ atterrir sur un aérodrome militaire près de Smolensk malgré les avertissements des contrôleurs aériens.

La responsabilité de l'accident de l'avion du président polonais, Lech Kaczynski, repose sur les pilotes de l'avion qui, sous la pression des passagers VIP, avaient tenté d’ atterrir sur un aérodrome militaire près de Smolensk malgré les avertissements des contrôleurs aériens. Cette semaine, la partie polonaise a accepté les conclusions du rapport du MAK (Comité interétatique de l'aviation) et des experts internationaux sur les causes de l'accident.

Tout a commencé par le rapport de la commission polonaise pour l'enquête des causes de l'accident, présidé par le ministre polonais de l'Intérieur, Erzy Miller. Lors de la lecture du rapport à la Diète, la commission avait contesté les conclusions du rapport du MAK en affirmant que les contrôleurs aériens n'avaient pas informé clairement les pilotes polonais des conditions météorologiques et que les contrôleurs aériens étaient sous la pression des autorités russes.

Le rapport du MAK a demontré le contraire: les pilotes étaient bien conscients du danger d’atterrir dans de telles conditions. Les contrôleurs leur ont catégoriquement recommandé de ne pas tenter d'atterrir.

Les règles internationales ne permettent pas aux controleurs  d’interdire à l’avion présidentiel l'atterrissage. Il appartient au seul chef de bord la décision d’atterrir ou non. 

Le chef de la commission du MAK, Alexei Morozov, a précisé que les enregistrements des conversations des contrôleurs aériens, recueillis par des experts indépendants,  avaient été transmis à la Pologne. Ils démontraient que le service de contrôle aérien fonctionnait indépendamment de toute pression extérieure.

Le rapport de la commission polonaise n'a donné aucune preuve concernant les contrôleurs aériens et leur volonté d’induire en faute l'équipage de l'avion.

« Ils ne donnaient à l'équipage que les informations qu'ils recevaient des appareils capteurs. Ils ne disaient pas que le temps était clément au moment où il était terrible. On ne pouvait absolument pas tenter un atterrissage dans ces conditions. Et ils l'ont répété à maintes reprises. De plus, la décision d'atterrir ou pas pouvait et devait être adoptée par la partie polonaise. On ne peut pas accuser les Russes pour le simple fait qu'ils sont Russes et embellir les pilotes et les politiques polonais pour le simple fait qu'ils sont Polonais », explique ingénieur Tomasz Hypki, secrétaire du Conseil d'aviation polonaise.

Au lendemain de la lecture du rapport de la commission polonaise dans la Diète, le premier ministre polonais, Donald Tusk, a tenu un discours officiel. Il a souligné que la version de l'opposition polonaise  mettant en avant un attentat ou un homicide volontaire visant le président Lech Kaczynski étaient complètement infondées.

L'argumentation de l'opposition, jouant sur la rhétorique antirusse, faisait partie de la campagne pré-électorale.

"Dans chaque pays qui s'apprête à tenir des élections, le parti sortant ou celui qui veut entrer au pouvoir utilise tous les moyens permettant de gagner la sympathie des électeurs. Ainsi, le parti Droit et justice voit dans cette interprétation de l'accident les chances de gagner l'électorat aux sentiments antirusses qui ignorent les faits et la vérité", explique Erzy Domanska, rédacteur en chef de l'hebdomadaire polonais Pszeglad.

Après la publication des conversations des contrôleurs aériens de plus en plus de voix s'élèvent en Pologne pour soutenir le rapport du MAK. Le conseiller du président polonais, Roman Kuzniar, a déclaré que les contrôleurs aériens ont tenté jusqu'au dernier moment de dissuader l'équipage d’atterrir mais celui-ci "avec cohérence et gardant la tête froide" a fait les démarches qui ont conduit à l'accident. Vendredi, le représentant officiel de la Pologne à la commission du MAK, Edmund Klich, a reconnu que l'accident avait eu lieu à cause des fautes commises par la partie polonaise.

 

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