La haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères Catherine Ashton a qualifié de décevant le bilan des deux jours de négociations à Istanbul avec Téhéran au sujet de son programme nucléaire. En même temps Mme Ashton a noté que la porte pour la poursuite du dialogue reste ouverte.
Les contacts avec l’Iran ont été interrompus en 2009 lorsque le Conseil de sécurité a condamné Téhéran pour la construction d’une seconde usine d’enrichissement d’uranium et pour une coopération malhonnête avec l’AIEA. L’inquiétude de la communauté internationale est provoquée par le refus du dirigeant iranien de présenter toute l’information sur son programme nucléaire. D’autant plus que la conclusion des inspecteurs de l’Aiea travaillant en Iran est que d’une part ils n’ont pas trouvé de confirmation au caractère militaire de ce programme, d’autre part ils ne sont pas persuadés de son orientation civile. Pour cela il faut coopérer avec l’Aiea pour lever tous les soupçons dans la violation du régime de non-prolifération et non pas tout simplement déclarer son droit aux recherches civiles dans le domaine de l’énergie. C’est la position des six médiateurs internationaux qui ont négocié avec Téhéran à Istanbul.
Malheureusement les parties n’ont pas trouvé de points communs. Les Six n’ont pas vu dans la position des représentants iraniens de volonté de laisser les inspecteurs internationaux d’examiner les sites nucléaires iraniens. Téhéran à son tour continue d’insister que chaque accord avec la communauté internationale doit se fonder sur son droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les propositions des six sont assez précises, a déclaré aujourd’hui le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov. Leur idée principale est de résoudre le problème iranien par la voie de coopération avec l’AIEA. Les propositions incluent les récompenses et avantages que l’Iran recevra s’il coopère avec la communauté internationale. On note également que lorsque l’AIEA rapportera de l’absence de soupçons à l’égard de la partie iranienne, alors l’Iran jouira des mêmes droits que les autres pays non-nucléaires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Mais le fait que les négociations ont eu lieu est déjà important, estime le membre du Conseil de la politique intérieure et étrangère Vladimir Avertchev. Le temps que les diplomates travaillent on sait que le processus est sous le contrôle, estime l’expert:
«Le maintien des négociations et du régime de monitorage de la part de l’AIEA laisse des variantes de suivre le développement du programme nucléaire iranien. Il laisse plus de possibilités de prévenir une dégradation de la situation».
La date des futures négociations n’a pas été fixée. Les Six attendent de Téhéran une réponse pragmatique à leurs propositions. Les deux parties comprennent que seul le processus politico-diplomatique peut amener à des résultats précis.
