La Russie veut augmenter sa présence en Afghanistan. Cela concerne premièrement sa présence économique. En tirant le bilan de la première visite officielle du dirigeant afghan à Moscou Dmitri Medvedev et Hamid Karzai n’ont pas caché leur intérêt dans le développement des liens économiques et commerciaux entre les deux pays. Les parties ont signé un accord intergouvernemental sur la coopération et ont discuté de plusieurs projets précis.
L’histoire des relations de Moscou et de Kaboul a bien plus que l’opération militaire soviétique mais également l’aide à l’Afghanistan dans la construction des objets sociaux, énergétique et d’infrastructure, dans la formation des spécialistes afghans. C’est cette coopération-là qu’il faut relancer, a déclaré Dmitri Medvedev:
«Les sociétés russes participent déjà à la modernisation de la centrale hydroélectrique de Naglu, à la construction de petits objets du domaine de l’énergie dans des endroits montagneux difficilement accessibles de l’Afghanistan. Nous examinons les possibilités de la participation de la Russie à la construction de nouvelles stations hydroélectriques dans d’autres provinces. Nous négocions également les conditions de la reconstruction conjointe de plusieurs objets importants en Afghanistan : du tunnel de Salang, de l’usine des engrais azotiques».
D’autres projets importants seront négociés prochainement dans le domaine des chemins de fer et de l’énergie. Il s’agit de la participation de la Russie à la formation du système de transfert de l’énergie électrique de Tadjikistan vers l’Afghanistan et le Pakistan et à la construction du gazoduc Turkménie-Afghanistan-Pakistan-Inde. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a noté que la société russe INTER RAO EES était prête à investir 500 millions de dollars dans la construction des lignes électriques en Afghanistan si elle est choisie comme opérateur du projet.
Selon Khamid Karzai, il n’y aura pas de problèmes là-dessus. Même plus, le leader afghan a laissé entendre que les sociétés russes avaient des avantages concurrentiels par rapport aux autres pays.
«Nous voyons un renforcement stable de nos relations. Parce que la Russie partage les craintes du reste du monde quant aux événements qui se passent en Afghanistan et dans la région. La Russie reconnait la nécessité d’une stabilité en Afghanistan, des progrès pour que l’Afghanistan soit un pays fiable avec un régime fort sur lequel on peut compter».
A ces fins notamment on va coopérer dans la lutte anti-drogue. En 2010 les opérations anti-drogues ont permis de supprimer quatre laboratoires de stupéfiants en Afghanistan et de confisquer une tonne d’héroïne. A la réunion à Moscou les parties sont tombées d’accord pour poursuivre les actions conjointes dans ce domaine, a annoncé le chef du Service fédéral russe du contrôle sur le trafic de stupéfiants, Viktor Ivanov:
«Nous sommes tombés d’accord pour coopérer dans le domaine de l’échange des renseignements sur les trafiqueurs de drogues en vue d’organiser les recherches sur le territoire d’une partie sur la demande de l’autre. En plus, les partenaires afghans vont discuter notre plan de liquidation de la production de stupéfiants Radouga-2».
Moscou va notamment transmettre à Kaboul une liste des propriétaires de terrains utilisés pour la culture du pavot à opium. Nombreux paysans afghans cultivent le pavot à opium pour nourrir leur famille. Pour changer la situation et redresser l’économie, l’Afghanistan a besoin de l’aide de la communauté internationale. Kaboul compte sur l’assistance de Moscou dans le développement de l’industrie chimique, de l’agriculture et du bâtiment.
A l’issue de la visite Khamid Karzai a invité Dmitri Medvedev à Kaboul.
