«La Pologne exhortera la Russie à élaborer une position conjointe sur la catastrophe de l’avion du président polonais Lech Kaczynski près de Smolensk», a déclaré le premier ministre polonais Donald Tusk. Il a avoué que la partie polonaise était essentiellement responsable de la tragédie.
Selon le premier ministre polonais, les conclusions clés du Comité interétatique de l’aviation sur la responsabilité de la partie polonaise rendues publiques hier à Moscou ne sont pas à douter. Or, Tusk a qualifié le compte rendu définitif d’incomplet, plusieurs objections polonaises sur l’état de l’aérodrome à Smolensk n’ayant pas été prises en considération. Selon Tusk, la Convention de Chicago sur les règles de vol permet d’engager des pourparlers en quête de position commune. La Pologne entend adresser la demande appropriée à la Russie.
Le droit international ne suppose pas de comptes rendus conjoints sur les causes des accidents d’avion. Le Comité interétatique de l’aviation ayant procédé à 500 enquêtes a examiné les circonstances de la catastrophe. Quelque 25 amendements polonais ont été apportés au document.
Selon Tusk, il essaie toujours d’être objectif.
Les exagérations sont souvent à l’origine des maux politiques. La position du gouvernement se présente pondérée. Or, je ne partage d’aucune façon le radicalisme inutile voire nuisible pour la Pologne. J’ai essayé de faire en sorte que les événements tragiques près de Smolensk n’exercent pas un effet dramatique sur les relations russo-polonaises.
Le ministre russe des AE Serguei Lavrov s’est solidarisé avec la position du premier ministre polonais. Lavrov a souligné que les Russes éprouvaient de la compassion pour les citoyens et l’administration polonais.
Il est prématuré de faire le point. Varsovie et Moscou poursuivent les enquêtes indépendantes. Or, il découle du compte rendu du Comité interétatique de l’aviation que la responsabilité de la partie polonaise n’est pas à douter, a souligné le député de la Diète polonaise Tadeusz Iwinski.
La partie polonaise a adressé avant la diffusion du compte rendu des prétentions aux aiguilleurs du ciel de l’aérodrome Smolensk-Severny. Ils auraient dû interdire l’atterrissage. Selon le ministre russe des transports Igor Levitine, ces prétentions sont infondées.
Cependant, les conclusions principales du Comité resteront intactes : les actes incorrects de l’équipage dus à la pression des passagers haut placés ont entraîné l’écroulement du bord polonais numéro un.