Les rapports entre la Russie et l’Europe n’ont pas connu d’à-coups ou d’échecs quelconques. D’autre part, ils n’ont pas été marqués de percées. C’est le point de vue que le politologue Boris Chmelev a exprimé à notre correspondant.
Nombre de questions, qui auraient pu signaler un progrès dans les liens bilatéraux, n’ont pas été résolues. On s’attend depuis longtemps à l’adoption d’un nouvel accord de coopération entre l’UE et la Russie. Selon le MAE de Russie, le document pourrait être préparé vers la fin de 2011 – début 2012. D’ici là les parties auront à rapprocher leurs positions dans les sphères économique et juridique, qui se distinguent de façon considérable. Mais une plateforme à leur unification existe. Pour cette raison l’Union Européenne a donné à la Russie sa recommandation pour adhérer à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), estime Boris Chmelev.
L’entrée de la Russie à l’OMC répond en somme aux intérêts de l’UE, parce qu’elle offre quelques nouvelles possibilités au développement des rapports. La participation de la Russie à l’OMC demandera à la Russie d’apporter certaines modifications à sa législation, de prendre une série de mesures, réunissant des conditions requises aux investissements des sociétés occidentales dans l’économie russe. Et ce qui est le principal, elle va sécuriser et garantir mieux les placements de capitaux occidentaux en Russie.
Actuellement la Russie et l’Europe se trouvent dans une situation économique assez difficile, causée par les suites de la crise mondiale. Et il est beaucoup plus aisé de s’attaquer ensemble à ce problème, juge Boris Chmelev.
Le potentiel des rapports entre la Russie et l’UE est en principe énorme et ouvre de radieuses perspectives d’une percée. Dans les conditions présentes d’une lutte concurrentielle dans le monde pour un accès aux sources de matières premières, dont les hydrocarbures, l’Europe peut s’assurer pour des décennies à venir une puissante base de matières primaires que possède la Russie, en garantissant ainsi un essor durable à son économie. Tandis que la Russie sera en mesure de réformer et de moderniser son économie et sa société en prenant appui sur la puissance de l’Europe en matière des technologies et des innovations.
De l’avis de Boris Chmelev, il faudra plusieurs années à l’UE pour surmonter la crise et ses conséquences. Or les prophéties sur un éventuel démembrement de l’UE et la perte de l’euro n’ont pas de fondement réel. Les pays européens trouveront une possibilité de se tirer des difficultés économiques présentes et de s’engager dans une nouvelle spire de l’évolution.