L’Union Européenne espère que Minsk rouvre le bureau bélarusse de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Des déclarations dans ce sens retentissaient ce lundi pratiquement dans toutes les capitales européennes. Le MAE du Bélarus met cependant l’accent sur le caractère délibéré de la décision d’arrêter les activités de la mission de l’OSCE dans le pays. Et Minsk ne voit aucune raison pour renouveler son mandat.
La tension dans les rapports entre Minsk officiel et l’OSCE a atteint son comble lors des présidentielles. Les observateurs européens ont surtout critiqué les événements du 19 décembre, lorsque, mécontente des résultats du scrutin, l’opposition a rassemblé plusieurs milliers de manifestants dans les rues de la capitale bélarusse. Le pouvoir a réagi par des arrestations de masse. En particulier, sept candidats à la présidence ont été interpellés et puis accusés d’avoir organisé les désordres.
L’Europe est à présent presque unanime : la fermeture de la mission de l’OSCE à Minsk est une vengeance pour cette critique. Le président du Parlement Européen Jerzy Buzek a informé d’une réunion extraordinaire à Bruxelles le 12 janvier, axée sur la situation au Bélarus. Et cette fois les démarches de l’UE à l’encontre du Bélarus seront bien résolues, est persuadé Alexandre Trechtchev, représentant plénipotentiaire du collège des avocats de l’UE en Russie.
Je pense que cette fois les sanctions imposées au Bélarus seront en effet dures. Le comportement de sa direction lors des présidentielles a dépassé toutes les bornes. En plus de la loi, toutes les limites du possible ont été transgressées. Cela ne rime absolument pas avec les valeurs et les standards, admis en Europe, comme dans n’importe quel pays civilisé. Je suis certain que la Russie également réagira de façon symétrique à l’interpellation de plusieurs de ses citoyens au Bélarus.
En tout plus de 600 opposants ont été arrêtés. Une centaine d’entre eux en ont été quitte pour une amende et ont retrouvé la liberté déjà les 23 et 24 décembre. Encore 300 personnes ont été relâchées de la maison d’arrêt avant la fête du Nouvel An, 150 autres devaient être libérés le 3 janvier. Peut-on dire que Minsk réagi ainsi aux protestations de l’Europe – on le verra dans les jours qui viennent.