Le monstre de l’année. C’est ainsi que l’homme politique principal du Kosovo Hashim Thaçi est apparu devant le monde civilisé à la fin de l’année qui s’en va.
Jusqu’à tout récemment le commandant de l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) et le Premier ministre Thaçi était présenté dans les médias occidentaux comme un combattant pour l’indépendance de la province, peuplée principalement par des Albanais ethniques. L’enquête menée par la commission du Conseil de l’Europe sous la direction du parlementaire suisse Dick Marty, a établi une image tout à fait différente de cet homme. Dans le rapport de la commission Hashim Thaçi apparaît comme un chef de la mafia contrôlant la contrebande de la drogue en Europe, enlevant des personnes, trafiquant des organes humains et organisant des meurtres commandités.
Il a été établi, en particulier, qu’en été 1999 les hommes de main de Thaçi ont transféré 300 personnes, principalement des Serbes, du Kosovo en Albanie dans la région des villes de Kukes et de Tropoj. Là dans une clinique clandestine ils ont été tués. Des organes vitaux ont été prélevés sur eux pour la vente dans des cliniques de certains pays européens. Sur fond d’Hashim Thaçi, les crimes de Jack l’Eventreur britannique, qui a sur la conscience plusieurs dizaines de vies, n’impressionne pas tellement.
Aussi étrange que cela ne puisse paraître, la révélation de l’activité criminelle de Thaçi pour le moment a bien peu changé l’attitude envers lui en Occident. Référons-nous à ce propos à la réaction de Washington au rapport de Dick Marty. « Je ne pense pas que cela va changer les rapports entre les Etats-Unis et le Kosovo », a dit le porte-parole du Département d’Etat américain Philip Crowley.
Les Etats-Unis sont prêts à coopérer avec n’importe qui, pourvu que cela leur permette de prendre pied dans les Balkans, estime le responsable du Centre de l’étude de la crise balkanique contemporaine Elena Gouskova.
Nous ne pouvons pas parler des normes de la morale, quand à partir de 1991 la politique de « standards doubles » a prévalu à l’encontre des Balkans. Ni les bandits au Kosovo, ni les forces internationales occidentales n’avaient aucune morale. A mon avis, lorsque l’Occident étudiait son scénario concernant la crise aux Balkans, les principes amoraux étaient posés dans son contenu.
