Tokyo a rejeté la proposition de la Russie, formulée la semaine dernière par le président Dmitri Medvedev d’aménager conjointement avec le Japon une zone économique dans quatre des îles Kouriles. Sous prétexte que le Japon n’entendait pas rechercher une solution de remplacement dans le litige territorial.
Quatre îles dans le sud de l’archipel – Iturup, Kunashir, Shikotan et Habomai – ont été rattachées à l’URSS à l’issue de la Seconde guerre mondiale.
Le Japon ne cesse, cependant, de réclamer la restitution des «territoires litigieux». Cela fait que la Russie et le Japon n’ont toujours pas signé de traité de paix à l’issue de la Seconde guerre mondiale.
«Moscou est prête à discuter diverses variantes. La dernière en date a été formulée par Dmitri Medvedev dans son interview de fin d’année aux chaînes fédérales de télévision. Il a dit que rien ne rapprochait mieux que des projets économiques, réalisés en commun. Dans les îles Kouriles en question il est possible de créer une ambiance économique, où viendraient des sujets nippons pour y travailler et visiter des lieux historiques, a proposé le chef de l’État russe. Tokyo officiel a décliné cette proposition comme d’autres. Le Japon ne veut pas rechercher de solutions de remplacement possibles», estime l’orientaliste russe Sergueï Louzianine.
Tokyo a dit «non». Cela veut dire que la direction du Japon d’abord, ne souhaite pas rechercher des compromis avec Moscou et, ensuite, entend, probablement, durcir sa position sur les îles Kouriles, en la conditionnant par des aspects politiques des rapports russo-nippons. Ce qui, vu la gravité de la situation sur le plan de sécurité en Asie de l’Est, notamment, la crise coréenne, n’améliore pas les choses. Et enfin, cela entrave, bien entendu, les échanges économiques et commerciaux entre nos pays.
L’obstination de Tokyo peut rendre un mauvais service au Japon. Plus cette histoire va traîner, moins elle aura de chances d’obtenir la chose souhaitée.