Le bilan de l’Année croisée Russie France

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Le 22 décembre le ministre russe de la Culture Alexandre Avdéev a donné une conférence de presse consacrée aux activités du ministère en 2010.

Le 22 décembre le ministre russe de la Culture Alexandre Avdéev a donné une conférence de presse consacrée aux activités du ministère en 2010. A la demande de notre correspondant Igor Yazon, Alexandre Avdéev a parlé des résultats de l’Année croisée Russie France qui était devenu l’événement culturel international le plus important de l’année pour son ministère :

« De nouveaux principes organisationnels ont été utilisés cette année, dit monsieur le ministre. Les Français ont montré chez eux les œuvres d’art russes en sélectionnant ce qu’ils voulaient et nous, on a amené de la France ce qu’on voulait amener. D’habitude c’est l’inverse: si l’on va dans un autre pays, on y amène ce que nous, on a choisi : expositions, spectacles, groupes, etc. Ici c’est le principe inverse qui a bien fonctionné grâce aux relations interrégionales établies c'est-à-dire relations entre les villes jumelées. Pratiquement toutes les régions de la Russie ont participé dans la sélection des programmes qui ont reçu l’aval des Français pour leur tournée en France. Et vice-versa. Il y a eu, je dirais, des événements sans précédent, exceptionnels. C’est avant tout l’exposition de Picasso. Réunies, 250 toiles ont composé cette exposition des chefs d’œuvres du grand maître qui a créé l’événement dans le monde des expositions. L’exposition « La Sainte Russie » à Paris a eu la même valeur pour la culture mondiale. On n’a jamais préparé ce genre d’exposition chez nous. C’était une exposition des œuvres d’art de l’époque de la Rus' de Kiev jusqu’à celle de Pierre le Grand provenant des collections de 27 musées russes. En Russie on a été critiqué de n’avoir jamais fait rien de pareil chez nous. C’est pourquoi aujourd’hui on travaille sur la même exposition « La Sainte Russie » qui s’ouvrira le 24 mai prochain, le jour des deux Apôtres des Slaves Cyrille et Méthode, s’abord à Moscou, à la Galerie Tretiakov et puis à Saint-Pétersbourg ».

« Je n’ai parlé que de deux événements de l’Année croisée France-Russie qui sont, je dirais, les événements majeurs de cette Année », poursuit Alexandre Avdéev. Mais cette Année était également riche en d’autres événements : plus de 300 événements culturels des deux côtés qui ont couvert la quasi-totalité des territoires des deux pays. Ainsi, la Comédie Française est partie en tournée dans sept régions russes les plus importantes. Les expositions françaises, concerts de musique, expositions d’art se sont déroulés dans plus de 50 villes russes. En France il n’y a eu aucune région où l’art russe n’était pas au rendez-vous – il s’agit de l’art populaire, des expositions, des concerts, des créations théâtrales. Tout cela a d’ailleurs suscité un grand intérêt. La culture russe et la culture française sont différentes mais on n’est pas interchangeables, plutôt complémentaires. L’Année croisée a montré que les cultures française et russe attirent à tel point nos deux peuples qu’on réclame déjà de ne pas clôturer cette Année mais de continuer :

« Et je crois qu’elle se poursuivra, dit monsieur le ministre. C’est pourquoi l’été prochain à l’initiative de la France nous voulons inaugurer à Paris le Monument du soldat russe. Lors de la Première guerre mondiale le Corps expéditionnaire russe comptant 30 milles personne, a participé dans les combats sur le territoire français. Par la suite ils ont été oubliés, oubliés en premier lieu par le pouvoir soviétique qui a signé le traité de Brest-Litovsk. Nous, alliés de la France, ont trahi celle-ci pour devenir alliés de fait de l’Allemagne. Le Corps expéditionnaire russe a héroïquement combattu en défendant la France. C’est, par exemple, le cas de Reims après la bataille de la Marne en Champagne. Les soldats russes ont été victimes des attaques chimiques allemandes qui ont été utilisées pour la première fois pendant cette guerre-là. Finalement le Corps expéditionnaire russe s’est retrouvé dans une situation extrêmement difficile. Il l’a même été privé du droit de participer au défilé les vainqueurs de la Première guerre mondiale sur les Champs Elysées. Et voilà que presque 90 ans plus tard les Français proposent d’ériger un monument en hommage du soldat russe. Je parle de tous les Russes car le Corps expéditionnaire russe comprenait beaucoup d’ethnies de l’Empire. Un concours a déjà eu lieu à Paris et a été remporté par le sculpteur russe Vladimir Souvorovtsev qui a proposé un projet très intéressant. Le monument sera prêt l’été prochain et sera installé à proximité du pont Alexandre III. Et autre chose – la ville de Paris a annoncé les résultats du premier tour du concours d’architectes du Centre culturel russe et de la cathédrale orthodoxe au cœur de la capitale française, au bord de la Seine à proximité de la Tour Effel. La commission a sélectionné 10 meilleurs parmi presque 110 projets présentés. En avril on saura le nom du vainqueur. Les travaux devront probablement commencer l’été prochain. C'est-à-dire, a dit Alexandre Avdéev en conclusion, l’Année croisée a donné une puissante impulsion supplémentaire à la coopération culturelle entre la France et la Russie. En 2011 il y aura également pas mal de choses intéressantes pour nous et pour les Français ».

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