Les prémisses d’un gouvernement économique européen

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Les politiques tiennent leur promesse : ils peuvent très bien la donner ou la reprendre. Il y


Les politiques tiennent leur promesse : ils peuvent très bien la donner ou la reprendre. Il y a un an la chancelière allemande Angela Merkel ne voulait pas entendre parler du gouvernement économique unique pour l’UE. A l’issue du sommet de l’UE qui a lieu la semaine dernière, elle a totalement revu sa copie. Avec Nicolas Sarkozy elle a promis de faire, dès le début du janvier, des propositions concrètes sur la réalisation de cette idée. Cette réalisation se fera bien évidemment par étapes car l’uniformisation de la compétitivité des 27 États membres de l’UE est un œuvre titanesque. Notre commentateur Sergueï Gouk et Yakov Mirkine, directeur de l’Institut des marchés financiers et de l’économie appliquée de l’Académie financière auprès du gouvernement russe, se sont penchés sur la question.

L’UE s’est engagée sur la voie de la création d’un gouvernement unique, a déclaré Merkel. La décision sur la création du « parapluie financier » pour les partenaires faibles est un pas dans cette direction, estime-t-elle. Un nouveau fonds devra être créé avant juin 2013. Mais avant ? « Qu’est-ce qui se passera dans un ou deux ans à venir ? Les marchées peuvent continuer leurs attaques au Portugal, en Espagne ou en Italie ». Ce sont les craintes exprimées par l’un des « sages de l’économie » du gouvernement Peter Bofinger dans le quotidien « Rheinische Post ».

Daniel Gros du Centre des études européennes à Bruxelles partage cette opinion. L’émission des obligations étatiques consolidées pourraient prévenir les spéculations contre le Portugal, l’Espagne, la Belgique et l’Italie.

Il est possible que les moyens du fonds de stabilisation existant qui s’élèvent à 750 milliards d’euros, soient suffisants pour éviter de faire défaut, poursuit-il sur les pages de « Financial Times Deutschland ». Mais Bruxelles n’a apparemment pris en compte un facteur supplémentaire, celui de l’existence d’un grand nombre de créances bancaires à court terme.

Pratiquement dans tous les domaines la législation de l’espace économique de l’UE a besoin d’être uniformisée. Pour le moment l’UE ne peut se prévaloir que d’un seul vrai succès d’intégration : dès 2011 les États membres sont tenus d’obtenir l’aval de Bruxelles quant à leurs projets de loi budgétaires. Mais ce mécanisme fait plutôt cavalier solitaire. C’est aussi que les États membres de l’UE ne se dépêchent pas à déléguer leurs compétences à Bruxelles. A la place d’une seule stratégie économique il est prévu un mécanisme de discussions qui n’a pas d’effet obligatoire.

Est-ce que la création d’un gouvernement économique unique est possible dans ces conditions ? Yakov Mirkine, directeur de l’Institut des marchés financiers et de l’économie appliquée de l’Académie financière auprès du gouvernement russe :

« Aujourd’hui, c’est réponse est négative même rien ne semble impossible dans l’avenir. Il est difficile à imaginer que dans les années à venir il pourra y avoir une vraie association des budgets. Les intérêts financiers de ces pays sont trop hétérogènes. Mais il n’y a rien d’impossible si l’on envisage les perspectives à long terme : dans 15, 20, 25 ans. Une consolidation budgétaire pourra objectivement avoir lieu – consolidation du contrôle, régulation à l’échelle plus grande qu’actuellement. La crise n’a fait que pousser ces pays l’un vers l’autre en accélérant le processus de formation des organismes communs de régulation et de contrôle ».

L’intégration va certes aller en progressant. Merkel, intransigeante, déclare déjà d’être prête à ne pas éviter le sujet peu agréable pour elle, celui des obligations européennes. Il est pourtant vrai que le changement de cap est une affaire délicate. Il faudra casser la résistance de ses collègues de la majorité au pouvoir. Sans parler des électeurs allemands qui redoutent de nouveaux soucis financiers comme conséquence de l’émission des obligations européennes uniques.      

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