Les rapports russo-lettons s’engagent dans la voie du pragmatisme. C’est ainsi qu’il est possible d’évaluer les résultats des pourparlers entre les présidents des deux pays Dmitri Medvedev et Valdis Zatlers à Moscou.
C’était une première visite officielle d’un président de Lettonie en Russie depuis 16 ans. Le fait qu’elle est devenue possible indique les changements survenus ces temps-ci dans les liens bilatéraux. A la conférence de presse M. Medvedev a crû nécessaire de le noter.
Cette visite montre une volonté politique de surmonter certaines difficultés et de trouver de nouvelles possibilités de collaboration bilatérale. De rétablir l’atmosphère de confiance, de développer des contacts d’amitié entre deux Etats voisins et proches.
Les pourparlers ont permis aux parties de signer un paquet de documents de coopération des deux pays dans les domaines économique, social, écologique, humanitaire et d’autres. D’après M. Zatlers, ils jettent « les fondations de coopération au niveau social et d’affaires ».
Les chefs des deux Etats n’ont pas éludé des problèmes complexes. Il était, en particulier, question de la situation de la population russophone en Lettonie, dont une partie considérable n’a pas de statut de citoyens et fait objet de discrimination politique, économique et linguistique. La position de Russie part de ce qu’on doit finir par prendre des décisions permettant d’intégrer des soi-disant non-citoyens dans la vie économique, sociale et politique normale. Des hommes politiques lettons auront à voter des décisions juridiques à ce sujet.
La pratique de glorification des complices du nazisme en Lettonie a été également évoquée. Conformément à la législation lettonne, les ex-légionnaires SS lettons bénéficient des facilités que n’ont pas les anciens combattants de la coalition antihitlérienne et détenus des camps de mort nazis. Les parties se sont entendues de former une commission bilatérale d’historiens, qui aura à analyser les événements du passé. Voici ce qu’en pense Vladimir Simindeï, dirigeant des programmes d’études du Fonds « Mémoire historique ».
En cas où cette commission réunit des experts d’opinions différentes, a pour principe d’activités un appui sur les faits et prend en considération toutes les conceptions historiographiques qui existent, et non des idées préconçues, alors je vois une éventuelle utilité du travail d’une telle commission.
On prévoit que les historiens auront accès à l’étude de documents, jusque là classés. Il nous faut apprendre à communiquer ouvertement, en faisant confiance les uns aux autres, à ne pas éviter des sujets sensibles, à les discuter aussi au niveau des spécialistes et non des seuls hommes politiques, a estimé à ce propos Dmitri Medvedev.