Le premier ministre russe Vladimir Poutine souligne régulièrement qu’avant tout il est responsable de l’économie de la Russie. Pour cette raison, la " ligne directe " avec la population portait principalement sur les questions économiques. Mais la politique a tout de même fait partie de la discussion.
La loi et l’ordre
Vladimir Poutine a parlé de la politique dans la discussion avec la population en abordant le sujet des combats de rues entre la police et les radicaux en tout genre. Des questions concernant les émeutes à Moscou le 11 décembre et la tentative de les organiser le 15 décembre ont été posées au premier ministre à trois reprises. Vladimir Poutine a, bien sûr, condamné les manifestations d’extrémisme des deux parties en conflit et a déclaré qu’elles seraient réprimées, et que la police rétablirait l’ordre.
En développant le thème, Vladimir Poutine a appelé à ne pas dénigrer les forces de l’ordre et a analysé la situation actuelle de la manière suivante : " Le bacille du radicalisme est toujours présent dans la société, à l’instar des virus dans le corps humain. Mais si l’homme a une bonne immunité, les virus ne se développent pas. C’est la même chose dans la société : si la société est bien immunisée, si elle est mature, alors ces bacilles de nationalisme et de radicalisme n'auront pas de virulence au niveau cellulaire et ne se déclareront pas. Et lorsque la société a une faiblesse, l’immunité générale s'affaiblit et la maladie se développe. "
De plus, des questions purement politiques ont été posées au premier ministre sur les raisons du limogeage de Iouri Loujkov, concernant Mikhaïl Khodorkovsky, les manifestations de l’opposition et les relations avec l’Ukraine et la Biélorussie (bien que dans les deux derniers cas le thème de l’économie ait été plus présent), et Vladimir Poutine y a répondu honnêtement. Mais assez brutalement au sujet de M. Khodorkovsky : " un voleur doit être en prison. " En ce qui concerne Iouri Loujkov, il a transféré la question au président russe Dmitri Medvedev, chef direct de l’ancien maire de Moscou, mais a supposé que le maire avait été démis de ses fonctions pour un " comportement antisportif. " Quant aux manifestations : il serait mieux de ne disperser personne, mais il faut respecter la loi.
Cependant, pratiquement toute la conversation en direct, hormis les quelques exceptions citées ci-dessus, a été consacrée à l’industrie, au logement et au service public, à l’éducation, à la santé et à d’autres questions socio-économiques sous la responsabilité du gouvernement russe. Et l’émission n’a pas été intitulée " Entretien avec Vladimir Poutine. La suite " par hasard. Généralement le premier ministre parlait avec des personnes qu’il avait rencontrées auparavant, ou avec les habitants des localités où il s’était rendu.
Privé et public
Au cours de tels événements, souvent se manifeste involontairement la mentalité d’assisté. Nombreux sont ceux qui rêve de résoudre les problèmes personnels et relativement mineurs au plus haut niveau. La tentation est trop grande. De tels phénomènes se sont déjà produits lors des discussions de Vladimir Poutine avec la population également. Mais pas cette année.
Cette fois, le premier ministre a cherché à résoudre les problèmes dans leur ensemble. S’il avait promis de corriger ou d’améliorer quelque chose, de faire des réformes ou de tirer quelque chose au clair, cela concernait des secteurs d’industrie et des régions entières et non pas certains individus en particulier chez lesquels il y avait, par exemple, une fuite ou qui n’avaient pas le gaz. De plus, Vladimir Poutine a mis à maintes reprises l’accent sur le fait que les problèmes devaient être réglés au niveau régional. Et à deux reprises, il a poliment indiqué que les questions étaient inadéquates.
La directrice d’une école du village Aksenovo-Zilovskoïe (Sibérie orientale), visitée par Vladimir Poutine en août lors de son voyage en Extrême-Orient au volant de la Lada Kalina, s’est plainte au premier ministre qu’après sa visite à l’école de la commune, des équipements ont été envoyés mais restent dans un entrepôt, car on craint qu’ils ne soient volés. En réponse Vladimir Poutine a littéralement levé les bras et a poliment recommandé de se débrouiller personnellement dans ces cas-là.
Un étudiant de la région de Krasnodar qui avait demandé quand les bourses étudiantes seraient augmentées, a été rabroué tout aussi gentiment. Vladimir Poutine a rappelé au jeune homme que les prestations sociales, les retraites, les allocations, ne diminuaient pas, mais augmentaient et continuent d’augmenter en Russie en temps de crise, tandis que dans beaucoup de pays européens on observe le processus inverse. Mais le problème des bourses n’a pas encore été traité.
Le premier ministre a clairement indiqué que les étudiants ne font pas partie des couches les plus faibles et socialement démunies de la population et sont capables de subvenir à leurs besoins sans l’aide de l’Etat. Lorsqu’il a été question des incendies dévastateurs de l’été dernier, Vladimir Poutine a mis l’accent sur la thèse suivante : il est impossible de remplacer tous les immeubles vétustes et inhabitables dans tout le pays aux frais de l’Etat.
Cela ne concerne pas seulement le problème des logements. Ni le président, ni le premier ministre, ni l’Etat dans l’ensemble, ne sont capables de résoudre les problèmes personnels de chaque citoyen. Aide-toi, et le Ciel t’aidera.
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