Le parlementaire suisse Dick Marty, qui dénonce dans un rapport un trafic d'organes humains qui aurait été organisé par l'Armée de libération du Kosovo (UCK), a déclaré jeudi vouloir initier une "dynamique de vérité", en dépit des obstacles au lancement d'une enquête indépendante.
"Je pense que le fait de dire tout haut aujourd'hui ce que tout le monde savait pourrait déclencher une dynamique de vérité", a déclaré le rapporteur au cours d'une conférence de presse à Paris.
Le rapport de Dick Marty a été adopté jeudi à Paris en commission de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Selon lui, des responsables de l'UCK, le mouvement indépendantiste kosovar albanais à la fin des années 90, se sont livrés à un trafic d'organes prélevés sur des prisonniers serbes, qui auraient été enlevés au Kosovo et conduits en Albanie en 1999 et 2000.
Parmi les responsables figure Hashim Thaçi, l'un des chefs historiques de l'UCK et actuel Premier ministre du Kosovo.
"Ce qui m'a profondément choqué, c'est que les faits décrits dans ce rapport étaient connus par de très nombreuses personnes. Il faut mettre un terme à cette hypocrisie et faire le travail", a plaidé M. Marty.
"Nous avons livré suffisamment d'informations pour qu'il y ait une enquête sérieuse, approfondie", a-t-il ajouté.