Poutine en direct: séance de questions-réponses avec la population - SYNTHESE

© RIA Novosti . Alexey Drujinin / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine
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Le premier ministre russe Vladimir Poutine a tenu jeudi à Moscou une séance annuelle de questions-réponses avec la population, la neuvième depuis le lancement de ce concept et la troisième en tant que chef de gouvernement.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a tenu jeudi à Moscou une séance annuelle de questions-réponses avec la population, la neuvième depuis le lancement de ce concept et la troisième en tant que chef de gouvernement.

Il a répondu à 90 questions, dont 31 ont été sélectionnées par ses soins. Son émission a duré 4 heures 26 minutes, soit 24 minutes de plus qu'en 2009, un nouveau record.

Le premier ministre a évoqué, entre autres, les relations interethniques en Russie, la liberté de l'expression, les compétences de la police et des services secrets, les affaires à retentissement, le développement économique du pays, les rapports entre la Russie et ses voisins.

Gouverner d'une main ferme

La réaction molle des autorités est à l'origine des désordres survenus récemment à Moscou, suite au meurtre d'un supporter de football. Le pouvoir peut et doit réagir fermement face à ce type d'incidents, a indiqué M.Poutine au sujet des affrontements entre ultranationalistes russes et ressortissants du Caucase.

"Le fait que le pouvoir n'ait pas réagi comme il se doit les a provoqués. Il s'est avéré que les individus impliqués dans l'assassinat ont été relâchés", a indiqué le chef du gouvernement.

Il a appelé à "réprimer toute manifestation d'extrémisme, d'où qu'elle provienne" de la manière la plus ferme qui soit. Les ressortissants de toutes les régions russes doivent selon lui, se sentir en sécurité, indépendamment de leur lieu de résidence. "La Russie est un Etat multiethnique et multiconfessionnel", a rappelé le premier ministre russe.

Pas question de poursuivre les opposants au régime

Les autorités n'ont pas l'intention de sanctionner les Russes qui expriment leur opinion, même si elle est négative à l'égard des autorités, mais à condition qu'ils respectent la loi, a déclaré le premier ministre.

"Je ne veux pas dire que l'Etat sanctionnera ceux qui expriment leur opinion, même s'ils sont critiques ou négatifs par rapport à la politique des autorités. Mais ils doivent le faire dans le cadre de la législation en vigueur", a ajouté le premier ministre russe.

Affaire Ioukos

Seule la justice est habilitée à statuer sur le sort de Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-patron du groupe pétrolier Ioukos, accusé du détournement de 200 millions de tonnes de pétrole dans le cadre de son second procès qui s'achève à Moscou, a estimé M.Poutine.

"Le voleur doit aller en prison", a-t-il déclaré. Les charges retenues contre M.Khodorkovski, déjà condamné en 2005 pour fraude fiscale, sont lourdes car son crime porte sur des "centaines de milliards de roubles", a-t-il rappelé. Il s'agit des sommes comparables à celles détournées par Bernard Madoff, qui purge une peine de 150 ans de prison aux Etats-Unis, a noté le premier ministre.

Elections municipales et régionales

L'annulation des élections régionales au suffrage direct a permis d'empêcher des criminels de devenir gouverneurs, mais les élections municipales se déroulent encore sous l'influence des milieux criminels, a reconnu M.Poutine. Toutefois, il ne juge pas nécessaire de renoncer aux élections municipales.

"Le candidat au poste de gouverneur (chef de région - ndlr.) est proposé par le président, les députés locaux devant voter pour ou contre lui, ce qui protège plus ou moins la société contre l'arrivée de criminels à ce niveau élevé de l'administration. Dans les municipalités, ce n'est malheureusement pas le cas. Nous y tenons des élections au suffrage direct et l'influence criminelle y persiste", a admis le chef du gouvernement.

"A mon avis, il ne faut pas renoncer aux élections au niveau municipal (…) Mais il faut renforcer le système judiciaire", a noté M.Poutine.

Economie, secteur social

Le premier ministre a annoncé que le PIB russe retrouverait son niveau d'avant-crise au premier semestre 2012. Il a également expliqué qu'en 2010, le déficit du budget fédéral russe serait déjà "considérablement inférieur aux prévisions, entre 3,5 et 3,8% du PIB contre 6,8% prévus".

Toutefois, "la production agricole connaîtra une baisse importante, de 9,9%" par rapport à 2009 en raison de la sécheresse sans précédent et des incendies naturels, a indiqué le chef du gouvernement russe.

Dans ce contexte, il a promis que 43 milliards de roubles (plus d'un md EUR) seraient débloqués pour l'achat de matériel neuf, notamment des avions, pour combattre les feux de forêt.

Par ailleurs, le premier ministre a fait état de la diminution du chômage en dépit des conséquences de la crise. "L'an dernier, nous avions 6,2 millions de chômeurs, alors que cette année, ce chiffre a été réduit de 1,2 million grâce à la création de nouveaux postes de travail ou à la restauration d'anciens emplois. Je vous assure que c'est un très bon indice", a indiqué le chef du gouvernement.

Ex-URSS

L'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière russo-biélorusso-kazakhe lancée le 6 juillet 2010 profitera à l'économie ukrainienne, a estimé le premier ministre. "Si l'Ukraine se joint à ces activités d'intégration d'une manière ou d'une autre, cela donnera une impulsion puissante au développement de secteurs entiers de l'industrie ukrainienne et permettra de les rendre plus compétitifs. Mais cela doit être un choix souverain du peuple et du gouvernement ukrainien", a indiqué M.Poutine.

Services secrets

Les services secrets russes ne tuent pas les traitres réfugiés à l'étranger, a répondu M.Poutine à la question de savoir s'il avait ordonné l'exécution d'un traitre exilé à l'étranger.

"Ce n'est plus un secret, il y avait des formations spéciales chargées notamment d'accomplir de telles missions - de supprimer les traîtres - en Union Soviétique à l'époque de Staline. Mais elles ont été dissoutes depuis longtemps", a indiqué M.Poutine.

Le chef du gouvernement a rappelé l'arrestation d'un groupe d'agents secrets russes aux Etats-Unis en juin 2010, survenue à cause d'une trahison. "Un officier a trahi ses amis, ses compagnons d'armes (…) Pensez-y! Des personnes se sont dévouées sans réserve à leur Patrie (…), mais il s'est trouvé un salaud qui les a trahis. Quelle ordure!",  a fait remarquer M.Poutine qui a lui-même servi dans le renseignement.

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