Medvedev ouvre la fenêtre européenne vers l’OMC

© RIA Novosti . Mikhail Klimentiev / Accéder à la base multimédiaDmitri Medvedev
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Le 7 décembre, le président russe Dmitri Medvedev est arrivé à Bruxelles pour " deux événements " à la fois : le 26e sommet UE-Russie et la visite officielle au Royaume de Belgique le 8 décembre.

Le 7 décembre, le président russe Dmitri Medvedev est arrivé à Bruxelles pour " deux événements " à la fois : le 26e sommet UE-Russie et la visite officielle au Royaume de Belgique le 8 décembre.

Le sommet UE-Russie s’est tenu sous le signe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La signature du Mémorandum d’accord pour l’adhésion de Moscou à l’OMC est la première démarche accomplie à Bruxelles. Désormais, il n’existe plus d’obstacles importants à l’adhésion de la Russie au premier club mondial du commerce. Bien sûr, sans tenir compte des Etats-Unis.

La porte est ouverte mais elle grince encore

Généralement, toutes les bonnes choses qui arrivent à la fin de l’année sont considérées comme des cadeaux. Mais cela ne s’applique pas à l’adhésion à l’OMC (et il ne faut pas croire que celle-ci est garantie à la Russie). On pourrait s'attirer le mauvais œil. C’est un " produit " laborieux qui a mûri pendant plus de 17 ans : la première demande a été formulée par la Russie en 1993 pour l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). D’ailleurs, c’est dès le milieu des années 80 que l’URSS exprimait déjà le souhait d’adhérer au GATT. Mais à l’époque la demande n’a même pas été examinée en raison du veto des Etats-Unis : comment peut-on accepter une économie socialiste au sein du club commercial ?

Après avoir terminé les négociations bilatérales pour l’adhésion avec tous les membres intéressés de l’OMC, la Russie participera aux négociations multilatérales au sein de l’OMC, puis la requête sera examinée par le Groupe de travail pour l’adhésion de la Russie à l’OMC. Moscou a surmonté 90% des obstacles. Mais les Etats-Unis…

En principe, l’accord américain pour l’adhésion de la Russie a été donné en 2006 sous l’administration de George W. Bush, sous la forme d’un accord d’accès mutuel aux marchés. Mais c’est plutôt une déclaration d’intention. L’accord pour l’adhésion à l’OMC n’est même pas un accord international en tant que tel, mais une sorte de contrat commercial économique : Moscou respectera toutes les normes commerciales respectées par les autres et les principes généraux. Depuis, Washington a toujours trouvé des problèmes dans le " comportement commercial de la Russie. " En début d’octobre 2010, un autre accord sur les relations commerciales bilatérales a été signé et les " obstacles clés " ont été levés. Mais ce n’est pas tout.

Afin que la Russie obtienne des Etats-Unis le régime de préférences commerciales, dont bénéficient tous les autres pays, Washington doit annuler l’amendement Jackson-Vanik de 1974, qui lie étroitement l’attribution à Moscou du régime de relations commerciales normales aux droits de l’Homme et au droit d’émigrer de l’URSS. Il n’y a aucun problème depuis longtemps mais l’amendement n’a pas été annulé. Et le nouveau Congrès majoritairement républicain est peu susceptible de l’annuler. Or sans cela il est impossible d’ouvrir la porte de l’OMC. Même Barack Obama ne pourra rien y faire.

Est-ce que Tbilissi pourrait gêner Medvedev?

En fait, l’intransigeance de Tbilissi n’est pas aussi grave qu’il paraît. La Géorgie a retiré son soutien à l’adhésion de la Russie après la guerre en août 2008. Théoriquement, l’accord d’adhésion d’un pays est fourni par le consensus de tous les membres : 153 Etats. La Géorgie pourrait effectivement gâcher la " fête. " Mais seulement en théorie.

Cela ne ferait de tort qu'à la Géorgie. De plus, il n’était encore jamais arrivé, dans l’histoire du GATT ou de l’OMC, qu’un petit (dans le cas de Tbilissi, un nain) membre de l’organisation puisse bloquer l’adhésion d’un colosse commercial et économique. A l’heure actuelle, la Russie est la plus grande économie du monde en dehors de l’OMC. Et les Etats-Unis, et l’Allemagne, et la France peuvent facilement faire pression sur Tbilissi. Et ils l'ont confirmé lors des discussions privées avec les représentants russes.

Europe, ouvre-toi!

A Bruxelles, on parle également des échanges sans visas et d’un nouvel accord de partenariat avec l’Union Européenne, mais, comme il fallait s'y attendre, on n’est pas à la politique des " portes ouvertes. " L’Europe a estimé qu’il était encore tôt pour la Russie de jouir des privilèges inaccessibles de la zone Schengen sans visas. Bien que certains pays y soient particulièrement favorables. Pour l’instant, la Russie poursuivra son chemin à l’aide de l’ajustement technique des lois. Bruxelles estime qu’actuellement les procédures simplifiées de délivrance des visas aux entrepreneurs et aux étudiants suffisent.


Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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