130 ans de l'anniversaire du poète Alexandre Blok

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Alexandre Blok a été et reste le principal poète de l'Âge d'argent de la poésie russe. Le 28 novembre on marque les 130 ans de l'anniversaire du poète, auteur des Cantiques de la Belle Dame, du drame la Baraque de foire, du poème les Douze et de nombreuses autres œuvres remarquables de la poésie russe.

On appelle Alexandre Blok de "dernier poète noble" vivant à l'époque de la ruine de la noblesse russe. Contrairement à la majorité des représentants de la noblesse, Blok a accueilli avec enthousiasme la reconstruction radicale de la Russie, la révolution de 1917.

L'œuvre d'Alexandre Blok, c'est du symbolisme européen enraciné dans le sol russe. "En début du XXe siècle, à l'époque de la prospérité de la culture russe qu'on appelle d'Âge d'argent deux générations de symbolistes étaient nées. Blok appartenait à la génération des jeunes symbolistes", raconte dans une interview à la Voix de la Russie le maître de recherches du Musée littéraire d'Etat, Vladimir Krijevksi.

"Les jeunes symbolistes s'appuyaient sur la doctrine du philosophe Vladimir Soloviev sur l'"éternelle féminité"  qui devait devenir le "troisième testament" après les deux testaments de la Bible. Ces symbolistes ressentaient l'approche des changements et ses pressentiments les poussaient à des réflexions religieuses. Blok attendait la nouvelle venue de Dieu à l'image d'une femme. La publication en 1905 de son recueil Les Cantiques de la Belle Dame est la preuve d'une part de son admiration pour une femme réelle, d'autre part de son admiration pour une femme divine. Je pense que Blok est resté symboliste jusqu'à la fin de sa vie. Il suffit de voir comment se dédouble l'image de la patrouille dans le poème les Douze sensé d'acclamer la révolution russe. D'une part, les douze personnes sont une composition ordinaire d'une patrouille révolutionnaire qui parcourt les rues de Petrograd. D'autre part, les apôtres étaient eux-aussi douze guidés par le Christ et cette image apparaît aussi dans le poème."

Le fait qu'Alexandre Blok, idole et héros de son époque, ait accepté la révolution, a frappé ses collègues et admirateurs. Les uns ont été heureux, les autres en colère. Ceux derniers y ont vu une "logique politique". Mais Vladimir Krijevski estime que "cet acte de Blok était un phénomène purement artistique: l'acceptation de la révolution était la preuve de son admiration pour la manifestation de la force populaire".

"Au fil des années Blok acquiert un trait important qui le distingue de nombreux autres: c'est l'admiration pour une force naturelle, continue Vladimir Krijevski. Il cherchait partout des signes de l'approche du Jugement dernier, de l'Apocalypse. Blok croyait qu'on comptait les derniers jours de l'existence du monde, mais en réalité c'était la fin du monde dans lequel il avait grandi."

C'est étonnant mais la popularité d'Alexandre Blok dans la nouvelle Russie a été non pas moindre mais peut-être même plus grande que dans la Russie d'avant la révolution, note Vladimir Krijevski.

"Blok a eu une influence même sur les poètes qu'on appelait de "prolétariens". Un jour on lui a dit: vous savez que les poètes non seulement vous imitent mais même tout simplement volent ce qui est à vous. "Si ce n'était qu'eux!" a répondu Blok avec un soupir. L'influence de Blok était totale! Un jour Alexandre Blok a rencontré son ami, le poète Petr Potemkine et puis a laisse la note suivante dans son journal intime: "Potemkine m'a dit que je lui "empêchait d'écrire". Je lui ai répondu que je le comprenais très bien car dans mon cas c'est Léon Tolstoï qui m'"empêchait d'écrire"."

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