Le président malien a appelé aux opérations armées contre Al-Qaida au Maghreb islamique

Le président malien a appelé aux opérations armées contre Al-Qaida au Maghreb islamique
Le président malien a appelé aux opérations armées contre Al-Qaida au Maghreb islamique - Sputnik Afrique
S'abonner
Le président malien Amadou Toumani Touré a exhorté d’abord en visite à Nouakchott et ensuite à la cérémonie d’ouverture de la construction de l’autoroute Tombouctou-Goma Coura aux opérations armées contre « l’ Al Qaïda au Maghreb islamique» (AQMI).


Le président malien Amadou Toumani Touré a exhorté d’abord en visite à Nouakchott et ensuite à la cérémonie d’ouverture de la construction de l’autoroute Tombouctou-Goma Coura aux opérations armées contre «l’Al Qaïda au Maghreb islamique» (AQMI). «Si chacun fait sa guerre, ce sera pour un temps, sans résultat pérenne. Tous ensemble nous pourrons arriver au bout de la menace», a déclaré, en particulier, le leader malien. Ces derniers temps, écrit Alexei Grigoriev, pratiquement tous les pays du Sahara et du Sahel invitent aux actes résolus contre l’AQMI. Excepté le Mali ce qui se présente paradoxal. Les commandos des katibas (c’et ainsi que s’appellent les groupes de l’AQMI hors Algerie) se montrent les plus insolents sur le territoire malien. Alger et Nouakchott ont accusé Bamako de laxisme dans la lutte contre les islamistes armés et ont même révoqué pour plusieurs mois leurs ambassadeurs de la capitale malienne. Le président Toumani Touré et son entourage ne dissimulent pas les craintes que la lutte armée contre les katibas au Mali ne suive le scénario d’une guerre totale poursuivie par la coalition occidentale contre le Taliban en Afghanistan. Bamako craint l’échec d’une trêve fragile avec les Touaregs belliqueux habitant dans la partie sahraouie du pays qui pourraient rejoindre l’AQMI. Il y a des doutes quant à l’aptitude de l’armée malienne au combat. Quoi qu’il en soit, les leaders de l’AQMI ne considèrent pas le Mali comme le maillon le plus fort des pays du Sahel et du Maghreb. Ils ont des bases, des camps d’entraînement. Les commandos attaquent les pays étrangers depuis le territoire malien. Probablement, ils abritent sept otages y compris cinq Français capturés le 16 septembre au Niger. Certes, poursuit notre observateur, les autorités maliennes participent à toutes les réunions internationales et régionales consacrées à la consolidation et à la coordination de la lutte contre l’AQMI en faisant, néanmoins, preuve de retenue lorsqu’il s’agit des opérations conjointes des forces armées des pays de la région.

 

Le leader malien a brusquement changé d’attitude en exhortant les voisins aux opérations. «En tant que soldat, je pense qu'obligatoirement, nous devons évoluer vers une action commune», a affirmé M. Touré a Nouakchott, sans jamais mentionner directement Al-Qaïda, mais en parlant de «menaces transfrontalières». Selon lui, le désert est vaste et aucune armée au monde ne peut contrôler cet espace, ne serait-ce que dans la partie malienne. Il a martelé: «la bande sahélo saharienne, c’est la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, l’Algérie, la Libye , le Tchad et elle va jusqu’au Darfour. C’est le quart du continent africain».

J’oserai supposer, écrit Alexei Grigoriev, que la résolution des autorités maliennes à participer activement aux opérations armées contre l’AQMI est due au fait que ce groupe prétend au rôle du porte-parole du terroriste numéro un de la planète Ossama ben Laden. La chaîne de télévision qatariote « Al-Jazeera » a diffusé le 18 novembre la vidéocassette reproduisant le chef de l'AQMI Abdelmalek Droukdel insister sur les pourparlers directs avec ben Laden concernant le retrait du contingent français d’Afghanistan en échange de la mise des otages français en liberté. «Toute forme de négociation sur ce sujet à l'avenir sera conduite avec personne d'autre que notre Sheikh Oussama Ben Laden et selon ses conditions», a déclaré le dirigeant de l'AQMI. Ben Laden avait déjà averti fin octobre que la France ne connaîtrait pas la sécurité tant qu'elle ne retirerait pas ses troupes d'Afghanistan et ne «mettrait pas un terme à  ses injustices» à l'égard des musulmans. La France a sans doute décliné cet ultimatum. Le président Sarkozy a dit à une conférence de presse à l’issue du sommet de l’OTAN à Lisbonne en répondant à la question du journaliste concernant les exigences de ben Laden et la pression de l’AQMI sur la France.

Certes, la France a assez de forces pour protéger son indépendance et neutraliser toute tentative de porter atteinte aux valeurs de la société française. Comment doivent se comporter le Mali, d’autres pays du Sahara et du Sahel n’ayant pas de potentiel militaire suffisant et faisant l’objet des ambitions des extrémistes islamiques de l’AQMI? Pour reprendre l’expression du président malien, «la menace n’est pas seulement militaire, elle est aussi idéologique. Et là, personne n’en connaît les limites». «Nous sommes victimes et otages d’une situation qui ne nous concerne pas. AQMI n’est pas malien. Nous n’avons absolument rien à voir avec eux. N’abandonnons pas nos populations à la précarité, à la misère. La pauvreté et la précarité sont le terreau idéal pour le terrorisme», a-t-il ajouté. Le Mali n’a plus, semble-t-il, de choix. Il doit concerter les efforts avec les voisins, en premier lieu avec la Mauritanie et l’Algérie dans la lutte antiterroriste. C’est ce qu’a fait le président Amadou Toumani Touré ayant déclaré les mesures radicales en vue de consolider le front antiterroriste commun sur le quart du continent africain.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала