Moscou et Bruxelles sont prêts à lancer une nouvelle étape de leur coopération énergétique. On s'attend à ce que cette intention soit réalisée le 22 novembre à Bruxelles au cours du sommet Russie-UE, consacré aux 10 ans du dialogue énergétique.
Ces dernières années le dialogue énergétique ressemblait plutôt à des monologues en différentes langues. La Russie occupe 25-30 % du marché européen du pétrole et du gaz en assurant sans heurts les besoins croissants en ressources énergétiques de plus de 20 pays du continent. Entre-temps, les fonctionnaires de la Commission européenne le présentent en tant que dépendance dangereuse vis-à-vis la Russie. La politisation par Bruxelles de la coopération dans le domaine énergétique irrite Moscou en l'incitant à chercher activement des partenaires sur le marché de la région Asie-Pacifique.
A la veille du sommet à Bruxelles les parties ont néanmoins pu concorder une série de problèmes d'organisation importants. L'un d'eux est de mettre au point une feuille de route de la coopération énergétique. Alexandre Medvedev, adjoint au PDG du groupe russe Gazprom, y voit un signe positif pour la normalisation du dialogue avec les partenaires européens.
"C'est un signe très rassurant parce que quand on lit les documents conceptuels de la Commission européenne d'au moins 20 pages de taille et qu'on ne rencontre le mot "gaz" qu'une seule fois, alors cela pour le moins vous étonne. J'espère que dans le nouveau document conceptuel le mot "gaz" sera utilisé beaucoup-beaucoup de fois."
Bruxelles est sans doute aussi prêt à entendre la position de la Russie dans la mise au point de sa nouvelle stratégie énergétique. Ce qui aidera à lever les obstacles au dialogue, selon Valeri Iazev, président de la Société gazière russe:
"Nous espérons que les positions de la Russie et de l'UE seront rapprochées par l'élaboration commune des approches conceptuelles à la nouvelle base légale de la coopération énergétique internationale proposée par le président russe Dmitri Medvedev. Le dialogue sera appuyé par la discussion du projet de la Convention sur la sécurité énergétique internationale. Il faut tirer leçon des négociations pour la Charte énergétique et intégrer à la discussion les États et les organisations internationales de l'Amérique du Nord et latine, de l'Australie, de l'Asie et de l'Afrique."
Au cours des 10 ans le dialogue énergétique Russie-UE, malgré les efforts persévérants de Moscou, n'est pas devenu une rue à circulation à deux sens. Le dixième anniversaire est un bon motif pour en tirer les conclusions et pour apprendre finalement non seulement à parler mais aussi à entendre le partenaire et à tenir compte de ses intérêts.