Chaque année les explosions de méthane dans les mines emportent des centaines de vies. Le travail des mineurs reste toujours dangereux malgré les efforts considérables consacrés à diminuer les risques et améliorer la productivité. Il est difficile de prévoir et prévenir des explosions souterraines. Il existe pourtant une technologie efficace et économiquement intéressante qui permet de sécuriser l’extraction du charbon.
Il s’agit d’extraire le gaz des couches de charbon ce qui permettra de faire la prospection sans dégazage des mines. En Russie les explosions du gaz sont les plus fréquentes dans les mines du bassin du Kouznetsk (Kouzbass) en Sibérie. C’est au sud du Kouzbass que « Gazprom » a procédé à l’extraction industrielle du méthane des couches de charbon. Plus de trente nouveaux puits seront fonctionnels dès l’année prochaine. Les ressources en méthane à la seule carrière Taldinskiy sont estimées à presque cent milliards de mètres cube. Au sud de Kouzbass on prévoit d’extraire le gaz qui couvrira les besoins de toute la région. Ce genre de projets est près prometteur, estime le directeur du département économique et financier du Ministère des ressources naturelles Grigoriy Vygone :
« Cette filière est très prometteuse, il n’y a aucun doute. Premièrement, il s’agit du dégazage des couches de charbon et de la diminution des risques de l’exploitation des gisements. Pour les régions riches en charbon, c’est une possibilité de mettre en œuvre un programme local de gazéification sans avoir à supporter les coûts de construction des gazoducs ».
Selon les experts, en Russie les ressources en méthane dans les couches de charbon sont comparables aux gisements traditionnels du gaz naturel et sont estimées à 83 trillions de mètres cube. Le Kouzbass seul en comprend 13 trillions de mètres cube. Il y a pourtant un problème : le rendement des forages y est inférieur à celles des gisements gazières traditionnels. Ce qui veut dire que le coût de transport réduira vraisemblablement la rentabilité. Mais la gazéification des régions situées à proximité sera tout à fait rémunératrice. En fait, la situation ressemble à celle du gaz de schiste prospecté activement aux Etats-Unis.