Dans la ville de Krasnoïarsk, en Sibérie orientale, on peut désormais faire une excursion en prison. Le musée Château de prison de Krasnoïarsk a ouvert ses portes dans le bâtiment ancien de la maison d'arrêt locale. Ses casemates ont vu des centaines de milliers de prisonniers parmi lesquels étaient les décembristes, Staline, Dzerjinski et autres personnalités célèbres.
Le Château de prison de Krasnoïarsk a été construit en milieu du 19e siècle. Par ses murs de bricks d'un mètre et demi d'épaisseurs et par ses fentes de tir il ressemble à une forteresse ancienne. De toute son existence pas un prisonnier n'a pu en échapper. Le musée a été localisé au rez-de-chaussée du bâtiment tandis que ces deux étages sont occupés par la prison d'instruction préparatoire de la région abritant deux milliers de prévenus.
Les visiteurs du musée en recevant un laissez-passer au lieu de billet d'entrée passent par un point de contrôle où ils sont temporairement enregistrés dans la base de données du système Face-intellect. Cet équipement moderne permet d'exclure le passage non sanctionné.
Le musée de la première prison sibérienne a reçu le couloir et plusieurs cellules du château. Les portes en bois aux serrures de fer se sont conservées dès le 19 siècles tandis que l'arrangement des cellules a été restauré selon les photos anciennes. Ces locaux de 6 mètres carrés abritaient chacun 9 prisonniers, les enfants étant logés avec leurs parents. Les lits étages suspendus à des chaînes de fer étaient utilisés tour à tour.
Les objets de la vie des exilés et détenus étaient rassemblés partout en Sibérie. Comme résultat, l'exposition est devenue très impressionnante. Ici, il y a de tout. Une camisole de force, utilisée en 19e siècle aux prisons russe. La feuille jaunie mais quasiment intacte du menu de la cantine de prison. Des photographies et des documents rares des archives et le vêtement des prisonniers, la tenue et les armes des geôliers.
Les visiteurs s'intéressent tout particulièrement aux vrais fers du 19e siècle. Pesant quelques kilos, ces fers n'ont rien à voir avec les menottes d'aujourd'hui. Ils étaient mis aux mains et pieds des détenus pour limiter leurs mouvements et en qualité de punition, explique le directeur du musée Albina Roubleva.
"Les gens qui étaient mis aux fers étaient coupables de crimes graves. Ou bien c'était les gens enclins à l'évasion. En plus à la mise aux fers on leur rasait la moitié de la tête."
Maintenant le musée prépare une nouvelle exposition sur la période soviétique de la prison de Krasnoïarsk. Dans une de ses caves on pourra visiter la chambre d'exécution où dans les années 1930 on fusillait les "ennemis du peuple". Ici toujours, il y a encore 20 ans avant l'introduction du moratoire sur les exécutions on opérait la peine capitale. A côté de la chambre d'exécution on projette de restaurer le cabinet de travail de l'employé du NKVD où il y aura aussi que de vrais objets historiques.