Côte d’Ivoire à deux semaines du jour «H»

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Côte d’Ivoire à deux semaines du jour «H» - Sputnik Afrique
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Ici notre rubrique hebdomadaire «Gros plan sur l’Afrique». Nous vous proposons deux articles : «Côte d’Ivoire à deux semaines du jour «H» de notre observateur permanent Alexei Grigoriev et «Une gageure pour la justice française» du journaliste indépendant Boris Toumanov.


Ici notre rubrique hebdomadaire «Gros plan sur l’Afrique». Nous vous proposons deux articles : «Côte d’Ivoire à deux semaines du jour «H» de notre observateur permanent Alexei Grigoriev et «Une gageure pour la justice française» du journaliste indépendant Boris Toumanov.

Le second tour des présidentielles en Côte d’Ivoire est fixé au 28 novembre. D’après le plan de campagne électorale approuvé par les principales forces politiques du pays, le second tour aurait dû avoir lieu trois semaines après le premier qui a eu lieu le 31 octobre. Or, au tout dernier moment le premier ministre Guillaume Soro a accepté à l’issue d’une longue réunion du Conseil des ministres la proposition de la Commission électorale indépendante de le repousser d’une semaine. Dès lors, le dimanche 28 novembre les électeurs ivoiriens devront faire le choix entre deux finalistes – le chef de l’État sortant Laurent Gbagbo et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, arrivés en tête du premier tour avec respectivement 38 et 32%des suffrages. L’ex-président Henri Konan Bédié arrive en troisième position à l’issue du premier tour avec plus d’un quart des suffrages. Ce résultat lui a permis d’accuser la commission électorale de fraude et d’exiger le décompte. Pourtant le Conseil constitutionnel a validé par sa décision les résultats du premier tour. Mais Konan Bédié n’a pas du tout l’intention de se retirer de la scène politique et appelé ses électeurs à voter pour Alassane Ouattara, rival historique de l’actuel chef de l’État Laurent Gbagbo. La tentative de ce dernier de gagner à son côté Konan Bédié s’est soldée par un échec retentissant et a fait monter la tension à la dernière et décisive étape de la présidentielle. L’élection 2010, - écrit Alexei Grigoriev a été littéralement engendrée dans la douleur par la société ivoirienne. Elle a été reportée à six reprises depuis 2005, fait exceptionnel même pour l’Afrique ou dans de nombreux pays les élections sont bien loin de suivre le modèle constitutionnel. C’est pour cette raison que de l’issue de la campagne actuelle dépend dans une grande mesure la résorption de la crise militaire et politique qui affecte le pays depuis plus de dix ans et qui avait plus d’une fois menacé de dégénérer en un conflit armé de grande envergure entre le nord islamisé et le sud chrétien. C’est uniquement grâce aux efforts de médiation entrepris par les voisins de la Côte d’Ivoire et les missions de l’Union Africaine et Européenne que la crise ivoirienne a pu prendre un tournant pacifique qui a permis de prévenir la désintégration du pays. On se doute bien que l’élection du 28 novembre sera au centre d’attention des observateurs tant en Afrique que dans le reste du monde. Il serait risqué de conjecturer aujourd’hui sur leurs résultats mais il est important que le perdant accepte sa défaite. C’est uniquement à cette condition que le processus de réconciliation nationale pourra commencer en Côte d’Ivoire pour aboutir au renouveau national. Il faudrait rappeler aux Ivoiriens que c’est pour la première fois en plus de trente ans du développement postcolonial que leur pays est devenu un état économiquement prospère et pas seulement à l’aune africaine grâce à l’acquisition d’une stabilité politique et sociale. C’est pour cela que les amis de la Côte d’Ivoire dont la Russie souhaitent aux Ivoiriens que le 28 novembre marque le commencement d’une nouvelle étape de l’histoire de ce pays qui a célébré cette année le cinquantenaire de son indépendance.

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