Le 12 novembre la Douma municipale de Moscou, suprême organe législatif de la capitale russe, a accueilli la table ronde Réformes du secteur public et la crise financière en France et en Russie pour définir les intérêts communs des deux pays dans les recherches des ressources pour augmenter la compétitivité de la Russie et de l'Union européenne.
L'envoyé de la "Voix de la Russie" Igor Yazon a assisté à la table ronde. Ses initiateurs étaient, pour la part française, l'Institut du Monde et du Développement auprès de l'Université Panthéon-Sorbonne, et pour la part russe l'Institut national du développement de l'idéologie moderne et le fonds Institut du monde post-crise.
"L'attention de la Russie pour la France, de Moscou pour la France est très importante, dont témoigne l'Année croisée France-Russie, a dit, en saluant les membres de la réunion, l'adjoint pour la politique économique et l'entreprenariat au président de la Douma municipale de Moscou Ivan Novitski. Tout récemment, il y a juste une semaine, on a été à Paris au Colloque de l'Association internationale d'affaires de Moscou dédié aux perspectives du développement conjoint, aux échanges de projets d'investissements dans les conditions de sortie de crise. Le colloque s'est également penché sur les sujets familiers à tous les mégalopoles, y compris Moscou et Paris. Ce sont les problèmes de transport, le développement de l'infrastructure. On a également parlé de la création à Moscou d'un Centre financier international. Ce sont de grands projets importants et l'expérience de la France et de Paris dans leur solution est très utile pour Moscou. J'espère que cette réunion va également promouvoir l'élargissement des relations amicales de coopération entre nos deux pays, entre leurs capitales, entre la région de Moscou et la région Île-de-France."
En deux heures et demie les membres de la réunion, les chercheurs, économistes, hommes d'affaires, représentants des structures publiques et municipales ont écouté les propos des membres français de la table ronde, de Gilles William, président de l'Institut du Monde et du Développement, et d'Irène Buhadana, secrétaire générale de cet institut, sur l'organisation des organes d'administration locale en France et sur leur expérience de gestion des problèmes créés par la crise financière.
Au cours de la réunion le directeur exécutif de fonds Institut du monde post-crise Ekaterina Chipova a présenté une nouvelle publication du fonds sur le thème Reconstruction de l'Europe: concurrence, sécurité, expansion. "Quelle est l'idée de vos recherches et comment vous êtes parvenue à relier ces trois notions pour l'Europe?" l'a demandée l'envoyé de la "Voix de la Russie".
"Aujourd'hui les experts internationaux estiment que la menace principale à la sécurité européenne est la perte par l'Europe de sa compétitivité, répond Ekaterina Chipova. Et c'est tout à fait vrai, c'est démontré par les classements, diagrammes et tableaux économiques. Lorsque la compétitivité tombe, qu'est-ce que l'Europe peut faire? La Russie, par exemple, tout comme le Proche Orient a des hydrocarbures, les pays asiatiques ont de la main-d'œuvre bon marché tandis que les États-Unis ont la monnaie internationale et la plus grande diversification de l'économie. Et l'Europe, qu'est-ce qu'elle peut proposer? Les ressources intérieures pour l'augmentation de la compétitivité de l'Europe sont quasiment épuisées. Bien plus, si elle continue de se développer dans le cadre d'un système clos et de tenter de résoudre les problèmes d'augmentation de sa compétitivité, alors elle risque de faire face à des conséquences très négatives, auxquelles elle ne serait pas préparée. Elle pourrait notamment faire face à l'autocratie européenne lorsqu'elle devra supprimer les voix d'opposition aux fins du bien commun. Elle devrait par exemple aplanir les souverainetés nationales à l'image des États-Unis. C'est ce qu'elle n'est pas prête de faire. Mais quelle autre voie choisir? On peut choisir le développement extensif, l'expansion économique, politique et culturelle, c'est-à-dire le développement de la coopération avec les autres pays. A cet égard, le vecteur le plus logique du développement de l'Europe et de l'augmentation de sa compétitivité est naturellement la Russie ainsi que certains autres pays postsoviétiques qui lui sont proches géographiquement, historiquement et culturellement."
Les membres français de la table ronde, Gilles William et Irène Buhadana ont donné leur appréciation aux discussions auxquelles ils avaient pris part.