Exode russe, résultat d'une catastrophe nationale

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Il y a 90 ans, en novembre 1920, se terminait la guerre civile dans la partie occidentale de la Russie.

Il y a 90 ans, en novembre 1920, se terminait la guerre civile dans la partie occidentale de la Russie. Sous les coups des forces supérieures en nombre des bolcheviks, les défenseurs de l'ancienne Russie ont dû abandonner la Crimée. Le commandant en chef de l'Armée blanche sur la presqu'île de la Crimée Piotr Wrangel ordonne l'évacuation de "tous ceux qui ont partagé avec l'armée son chemin de la Croix". Ainsi, il y a 90 ans commençait le grand exode des Russes à l'étranger.

Dans les ports de la Crimée, 150 000 personnes, y compris 70 000 militaires, ont embarqué à bord des navires. Au total, plus de 2 millions de personnes ont quitté le pays, premièrement les couches de la population les mieux éduquées: officiers, professeurs d'universités, chercheurs et écrivains.

"On a écrit de nombreux volumes sur l'épopée de la Crimée et sur la Guerre civile. L'évaluation de ces événements est loin d'être univoque, dépendant de la position idéologique des chercheurs. Mais maintenant que nombre d'archives sont déclassifiées, il importe de faire une analyse objective et profonde des raisons de la révolution et de la guerre civile",- estime Leonid Rechetnikov, directeur de l'Institut russe des recherches stratégiques :

"C'était une catastrophe nationale. Elle était provoquée par la dégénération de la couche élitaire de la société, premièrement de sa partie éduquée. Je pense que la plupart des historiens seront d'accord avec cette affirmation, à l'exception des pro-communistes. La guerre civile était inévitable après la révolution. Lorsque les gens sont exterminés, déportés, lorsqu'il y a des arrestations, il y a une réponse aussi. Tout le monde ne baisse pas les bras. Quelqu'un tente de résister."

L'Armée blanche a résisté jusqu'à la fin. Même dans l'émigration, les gens croyait au miracle, espéraient revenir bientôt dans leur Patrie, dit le prince Alexandre Troubetskoï, président de la Société de la mémoire de la garde impériale, fils d'un officier de la Garde blanche.

Le mouvement blanc a commis une erreur colossale : lorsqu'on leur a proposé une aide de la part du Caucase, de la part de la Finlande, Koltchak et Denikine ont tout refusé au nom de la Russie unie. Or, il faut chercher un compromis. L'idée est certainement belle, elle consistait à se débarrasser d'abord des rouges, et puis advienne que pourra. C'était sans doute un faux pas politique.

La guerre des rouges et des blancs a coûté cher à la Russie. Plus de 15 millions de personnes ont été tuées, sont mortes de faim et de maladies. L'économie a été presque complètement détruite. Des groupes sociaux entiers (les cosaques, le clergé, la noblesse) ont été persécutés et exterminés.

La guerre civile a été vue, expliquée et étudiée de deux côtés opposés: du côté des vainqueurs et du côté des vaincus. Des deux côtés il y avait des falsifications et du parti pris. Aujourd'hui, il importe plus que jamais de reconsidérer ces événements. "Pour bien choisir le chemin que la Russie doit emprunter, il faut retourner au point de départ. Il faut comprendre ce qui a été mal fait," estime le directeur de l'Institut des recherches stratégiques Leonid Rechetnikov, l'un des organisateurs d'un colloque international intitulé "Exode russe comme résultat d'une catastrophe nationale" qui a réuni à Moscou des chercheurs éminents russes et étrangers, ainsi que des représentant de l'émigration russe.

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