L'ancien vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a été condamné à mort par pendaison pour détourner l'attention des exactions commises par les Etats-Unis en Irak, a estimé mardi à Moscou Konstantin Kossatchev, président du comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour les affaires internationales.
"La peine de mort prononcée contre Tarek Aziz peu après la publication des documents susceptibles de ternir l'image des Etats-Unis et de leurs alliés est une tentative de détourner l'attention internationale des informations publiées sur Internet", a indiqué M.Kossatchev lors de l'examen d'un projet de déclaration consacré à la condamnation de M.Aziz.
La justice irakienne a rendu son jugement le 25 octobre, deux jours après la mise en ligne sur le site Wikileaks d'environ 400.000 documents militaires sur les abus des troupes américaines en Irak, a-t-il rappelé. "Ces documents donnent une image très négative des actions entreprises en Irak par les troupes d'occupation américaines sous le prétexte de la démocratisation. Ils montrent que les autorités irakiennes ont toléré ces actions et parfois ont participé aux exécutions, tortures et autres exactions", a ajouté le député.
Il a estimé que le tribunal avait pris sa décision à l'égard de M.Aziz sous pression étrangère avant de rappeler que la situation en Irak restait tendue.
M.Aziz, chargé des relations internationales sous le régime de Saddam Hussein, "en sait trop sur la période précédant l'ingérence des Etats-Unis dans les affaires de l'Irak" et on essaie de se débarrasser de lui, a pour sa part estimé Leonid Kalachnikov, premier vice-président du comité parlementaire des affaires internationales.