Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, est prêt à se rendre personnellement à Bagdad pour empêcher l'exécution de l'ex-premier ministre irakien Tarek Aziz et d'autres proches collaborateurs de Saddam Hussein, rapporte lundi le ministère italien des Affaires étrangères.
Le dirigeant historique du Parti radical italien et militant des droits de l'Homme, Marco Pannella, a proposé à M.Frattini de l'accompagner à Bagdad pour faire pression sur les autorités irakiennes.
"J'ai accueilli favorablement la proposition de M.Pannella, compte tenu de l'engagement de l'Italie et de son gouvernement à s'opposer à la peine de mort toujours et partout", a indiqué le ministre italien.
Et d'ajouter que, par l'intermédiaire de l'ambassadeur italien à Bagdad, il avait déjà envoyé une lettre à "son ami" Nouri al-Maliki, premier ministre irakien, en espérant qu'il n'y aurait pas d'exécution, que "le jugement de la cour serait revu dans le respect des normes de la justice irakienne, de la Constitution et de la législation du pays".
Le 26 octobre dernier, la justice irakienne a condamné à mort par pendaison M.Aziz, 74 ans, en raison du rôle qu'il a joué dans la persécution des chiites en 1999.
En 2009, M.Aziz avait déjà été condamné à sept ans de prison pour son rôle dans les exactions commises contre les Kurdes dans les années 1980. Il était aussi accusé d'avoir fait exécuter 42 marchands coupables de la flambée des prix des denrées alimentaires au début des années 1990, au plus fort du blocus économique de l'Irak.