Catherine Ashton entraînera l’UE dans la guerre contre les terroristes au Sahel

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Les chefs de la diplomatie de 27 pays de l’UE se sont réunis le 25 octobre à Luxembourg pour examiner les problèmes du Sahel.

Les chefs de la diplomatie de 27 pays de l’UE se sont réunis le 25 octobre à Luxembourg pour examiner les problèmes du Sahel. Trois questions ont été portés à l’ordre du jour : le concours au développement économique, au perfectionnement des du pouvoir du pouvoir et enfin – au renforcement de la sécurité des pays de la région. Cette dernière question a été, semble-t-il, l’essentielle, liée aux menaces vu le regain d’activité d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans cette région africaine. Les ministres ont chargé la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la sécurité Catherine Ashton « de définir une stratégie sur le Sahel pour le début de l’année prochaine ». Les chefs des diplomaties de l’UE se sont réunis pour la première fois dans un tel format avec un tel ordre du jour : les problèmes du Sahel, en premier lieu de trois pays de la région : Mauritanie, Niger et Mali. De ce fait, écrit Alexei Grigoriev, leur réunion focalise l’attention des milieux publics. Or, les décisions adoptées sont assez vagues. Il convient de mentionner l’idée d'envoi d'une mission d'instructeurs pour aider à la formation de douaniers ou de forces de police dans les pays concernés. Mais une telle mission de formation dans le cadre de la politique de sécurité de l'UE ne sera pas facile à décider, en raison des réticences de plusieurs pays, à commencer par la Grande-Bretagne, voire même de l'Allemagne, selon une source diplomatique. Catherine Ashton ne soumettra la stratégie d’action de l’UE au Sahel à l’examen de ses collègues qu’au début de l’année prochaine. Les eurocrates ne sont pas, semble-t-il, au courant des événements qui se produisent dans la région depuis plusieurs années et ne comprennent pas l’ampleur des menaces émanant d’AQMI. Cela concerne d’autres régions également. Les terroristes entendent déployer leurs activités au-delà de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Selon Mohamed Mokeddem, directeur du quotidien algérien de langue arabe Ennhar, AQMI essaie d’établir les contacts avec Boko Haram provoquant constamment les affrontements sanglants entre les musulmans et les chrétiens dans le Nord du Nigeria pour former un Khalifat nigérian. « L'avenir de l'AQMi, affirme M. Mokeddem, est au Nigeria, pas au Sahel ». Or, c’est une perspective éloignée. Pour le moment AQMI se sent parfaitement à l’aise au Sahel. Il faut appliquer sans tarder les mesures résolues pour neutraliser les terroristes dans la région. A mon avis, poursuit notre observateur, la France pousse ses partenaires européens à de telles mesures. Elle constitue aujourd’hui la principale cible du groupe d’AQMI au Sahara et au Sahel. La capture de cinq Français qu’il détient dans le Nord-Est du Mali le confirme. Paris ignore le sort des otages depuis la mi-septembre. Le message du terroriste numéro un de la planète Ossama ben Laden adressé ces derniers jours à la France n’a fait que verser de l’huile sur le feu. Selon la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, Oussama ben Laden a affirmé que la France ne connaîtrait la sécurité que si elle se retirait d’Afghanistan et mettait un terme à « ses injustices » à l'égard des musulmans, adoubant l'enlèvement de Français au Sahel par Aqmi. Selon Dominique Thomas, spécialiste des mouvements islamistes, «en envoyant ce message à la France, ben Laden envoie aussi un message à l'Aqmi pour remercier ses combattants pour le rapt ». 

Les opérations armées des forces coalisées regroupant, entre autres, 13 mille soldats français combattant contre le Taliban en Afghanistan préoccupent les autorités des pays du Sahel. Ainsi, le président malien Amadou Toumani Touré s’est opposé un jour à un nouveau Afghanistan dans son pays ayant en vue l’éventuel envoi des unités étrangères pour lutter contre AQMI. L’Algérie et la Mauritanie se prononcent résolument contre une telle ingérence. « Nous sommes tous unanimes à condamner le terrorisme et à le combattre avec fermeté mais nous ne sommes pas d'accord sur la coordination avec les pays étrangers occidentaux, la France en particulier, surtout quand ceux-ci ont un passé colonial dans la région » a déclaré Jemil Ould Mansour, leader d’un parti mauritanien au forum antiterroriste international à Nouakchott qui s’est ouvert vendredi. Le leader malien s’est opposé lui aussi dans une interview à France-24 accordée immédiatement après la réunion des chefs des diplomaties de l’UE à Luxembourg à la participation à la lutte contre les terroristes au Sahel.

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