La Russie et l’ASEAN développent le partenariat

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Dimanche, 31 octobre, le président russe Dmitri Medvedev participera à Hanoi (Vietnam) au second sommet Russie-ASEAN de l’histoire.

Dimanche, 31 octobre, le président russe Dmitri Medvedev participera à Hanoi (Vietnam) au second sommet Russie-ASEAN de l’histoire.

Le premier sommet s’était tenu il y a déjà cinq ans, à Kuala Lumpur (Malaisie), mais n’a été suivi que d’un long silence significatif. Cela a suffit pour constater que la mise en place de l’axe sud-est de la politique étrangère russe est une affaire d'une extrême complexité.

L’ASEAN, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, est une sorte d’Union Européenne asiatique formée par dix pays relativement petits, appartenant à l’Asie du Sud-Est, au sud de la Chine et à l’est de l’Inde. Ce sont les pays cités ci-dessus ainsi que la Thaïlande, l’Indonésie, le Laos, etc. Un phénomène inhabituel de la politique et de l’économie dans le monde, voire même mieux réussi qu’en Europe, un cas d’intégration des pays très différents, qui plus est. Qui ont su faire d’eux un épicentre géographique ainsi que politique dans la région du Pacifique. Or cet " océan " regorge d’autres gros poissons, tels que les Etats-Unis, la Chine, le Japon… Néanmoins, l’ASEAN, avec son art de maintenir " l’équidistance ", transforme ses réunions en une plateforme politique afin d’élaborer une politique régionale commune.

Dimanche, se tiendra, tout d’abord, le sommet  des membres de l’ASEAN, pour la dix-septième fois, puis ils vont inviter les partenaires, un à un, ayant l'honneur de participer à cette réunion d'un niveau aussi élevé. La Chine, le Japon, la Russie - puis un autre sommet particulier se tiendra en présence de Ban ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU.

Une procédure courte et bureaucratiquement réglée, d’une heure. Commençant par une courte déclaration du partenaire (dans notre cas de Dmitri Medvedev), et suivie par la réponse d’un membre de l’ASEAN. Le sommaire : l’état actuel de la coopération et les ambitions à terme. Des répliques courtes. Une déclaration conjointe. Fin. D’autres rencontres bilatérales très utiles, bien qu’elles n’aient pas de lien direct avec le sommet.

En ce qui concerne la politique, l’ordre du jour actuel, selon la sphère diplomatique de l’ASEAN, est le suivant : " le G-10 " doit retrouver l’équilibre. La Chine devient trop puissante, étant pratiquement la principale puissance de la région. L’administration de Bush n’était jamais entrée en conflit avec la Chine, celle de Clinton tentait inutilement de " retenir " la Chine, celle d’Obama a essayé les deux politiques avant de revenir à la stratégie de l’" endiguement ". Tandis qu’une revanche des conservateurs républicains se prépare… Bref, les autres partenaires, y compris la Russie, doivent également se sentir puissants et importants dans la région. Personne n’aura le monopole, mais tous se réjouissent d’avoir la Russie en tant que partenaire plus proche.

Cela sous-entend que la Russie est dans une position très favorable et pourra obtenir pratiquement tout ce qu’elle voudra.

Mais les considérations géopolitiques générales sont une chose, et la réalisation de " ce qu’elle voudra " en est une autre. Ici la Russie a un problème depuis longue date. Sa politique générale dans cette région n’a jamais aspiré (depuis le milieu des années 90) à trouver " un équilibre " quelconque.

Dans cette région, trop éloignée pour être atteinte par des pipelines, Moscou a besoin de faire des affaires, en particulier dans le secteur des hautes technologies. Bref, un partenariat de modernisation, jusque-là avec peu de succès, et c’est la raison de l’interruption aussi longue entre le premier et le second sommet.

10 milliards d’échanges commerciaux avec les 10 pays à la veille de la crise, et encore moins actuellement. C’est trop peu. Certes, beaucoup de progrès ont été accomplis dans le domaine de la vente d’armements. Mais pourquoi avoir abandonné autant de projets élaborés depuis la fin des années 90? La Russie avait proposé de créer des consortiums régionaux pour la production et la commercialisation d’objets remarquables, très demandés dans la région. L’avion Be-200, une centrale nucléaire flottante, beaucoup de projets de ce genre. On arrivait à s’entendre pour certains projets avec la Malaisie et le Vietnam. Mais jamais avec l’ASEAN afin de promouvoir les intérêts de la Russie dans toute la région. Au final, l’ASEAN a commencé à éprouver le même mécontentement que la Russie a à l’égard de l’eurobureaucratie de Bruxelles. Avec un pays à part tout se passe bien. Avec tous les pays réunis on n’organise que des sommets.

Probablement, toute l’histoire des projets russes en Asie du Sud-Est et dans la région du Pacifique mérite une évaluation et une réévaluation sérieuse. Purement commerciale et technologique. Une telle analyse serait très utile à nos plans de modernisation. Mais pour l’instant nous entendons toujours le même refrain sur notre politique dans la région : la coopération dans la prévention des catastrophes naturelles et la lutte contre leurs conséquences, la lutte contre le terrorisme, les biotechnologies… Tout a l’air de bien se passer mais de façon lente. On l’entend également dans le cadre de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et d’autres organisations du Pacifique. D’année en année c’est toujours le même discours.

En principe, l’adoption d’un programme concret d’action dans le secteur économique et technologique pourrait être considérée comme le résultat principal du sommet de Hanoi (au niveau préparatoire c’est déjà fait). On voudrait que ce programme soit complètement différent par rapport à la fin des années 90.

Mais un résultat a déjà été obtenu. Dans le cadre de l’Europe, le papier de tournesol des relations représente les discussions sans fin concernant le régime sans visas, qui se fera attendre encore longtemps. Or dans les dix pays de l’Asie du Sud-Est, il existe depuis longtemps.

Le tourisme russe dans cette région est en plein essor (bien que la Chine batte tous les records), et la diaspora russe dans la région augmente également. On compte près de 15.000 résidents permanents en Thaïlande. Et de nos jours cela représente une ressource importante pour le développement des relations.

Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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