Le sujet que notre animateur Alexei Grigoriev a préparé pour aujourd'hui s'intitule "La visite du Président Medvedev en Algérie: une avancée dans l'élargissement de la coopération russo-algérienne". Dans la seconde moitié de notre émission nous vous proposons la revue des dernières actualités du Maghreb.
La visite officielle du Président russe en Algérie, sur l'invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflica, a été courte mais chargée. Il y a eu trois rounds de négociations entre les chefs d'Etats puis Dmitri Medvedev a rencontré le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le Président russe a également déposé une gerbe de fleurs au pied du mémorial aux héros de la guerre d'indépendance et visité le musée des combattants pour l'indépendance. Dmitri Medvedev a également assisté à l'inauguration du forum d'affaires Russie-Algérie: nouvelles perspectives de la coopération commerciale et économique. Le forum a réuni les chefs et les managers d'une centaine d'entreprises russes ainsi que les chefs de file du monde d'affaires algérien. Le Président de la Russie était accompagné de plusieurs ministres qui ont tenu les sommets avec leurs homologues algériens. Il faut aussi citer l'inauguration à Alger de la Première exposition des marchandises et services russes. Ainsi, le 6 octobre pouvait être de plein droit appelé "jour de la Russie" en Algérie. Mais c'était aussi le jour où les chefs d'Etats ont réussi à supprimer une certaine tension dans les relations russo-algériennes causée par le désaccord dans l'évaluation du marché sur la vente des chasseurs russes Mig à l'Algérie. "Notre coopération a bien récupéré de la phase de crise", a noté Dmitri Mevedev, en se disant persuadé que le nombre de projets communs allait augmenter dans un avenir proche. C'était bien le sujet des négociations des deux présidents. Les chefs d'Etats ont signé 6 documents, et parmi eux un accord dans le domaine de transport maritime. Selon le ministre du Transport, Igor Levitine, "cet accord permet aux vaisseaux russes et aux vaisseaux algériens de faire des trajets directs aux ports maritimes de la Russie et de l'Algérie. On envisage également d'instituer un régime sans visa pour les marins de ces vaisseaux et pour le transit." Les parties ont confirmé la nécessité de renforcer la coopération dans les domaines stratégiques des deux pays, à savoir dans l'extraction et l'exportation de pétrole et de gaz. La part de la Russie et de l'Algérie constitue environ 60 % du volume d'exportations de gaz sur le marché européen. Ainsi, la visite de Dmitri Medvedev en Algérie a confirmé le caractère stratégique des relations entre les deux pays, dont les bases avaient été jetées lors de la première visite officielle du Président Abdelaziz Bouteflika à Moscou en 2001.
"L'Algérie est le premier pays du monde arabe avec lequel nous avons signé l'accord respectif sur le partenariat stratégique, a dit le Président Medvedev. Au cours de la dernière décennie nous avons eu quatre sommets. Cela signifie que les contacts se développent à tous les niveaux: il y a des échanges de délégations, des rencontres de ministres et de représentants des parlements, des contacts commerciaux actifs et permanents."
"Bien sûr, nous allons poursuivre notre coopération dans la politique extérieure qui est très productive et chargée, a continué Dmitri Medvedev. Nous avons discuté pendant longtemps avec Monsieur le Président des problèmes de la politique extérieure, des problèmes régionaux, des problèmes de sécurité, de nos réponses communes aux défis les plus difficiles, dont le terrorisme et la nécessité de renforcer notre coopération dans le règlement du conflit au Proche-Orient."
Le Président russe a également parlé de l'état et des perspectives de la coopération militaro-technique entre les deux pays.
"La coopération militaro-technique, c'est une coopération politique et confidentielle. Et c'est cette forme de coopération qui existe entre la Russie et l'Algérie. Cette coopération continue depuis plusieurs décennies, a des dimensions importantes, et nous sommes contents de sa dynamique. Aujourd'hui nous avons discuté de ce problème avec Monsieur le Président et nous avons dressé une liste de problèmes qui exigeraient d'efforts complémentaires, c'est notamment le problème technique. Mais, en général, la coopération militaro-technique est vraiment très développée et elle a une bonne dynamique."
